Le mouvement se durcit

Partager

Le mouvement de protestation déclenché dimanche dernier, par les travailleurs de l’Entreprise de transport urbain et suburbain d’Alger (Etusa) se durcit et s’élargit. Les citoyens seront encore une fois pénalisés. En effet, de nombreux usagers se sont rabattus sur le transport privé les taxis, et le tramway, qui n’a pas été touché par le débrayage, étant donné que sa gestion est confiée désormais à la Setram. Ces protestataires, en sit-in permanent à l’esplanade de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), exigent « le départ du directeur général de leur entreprise et du secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs des transports (FNTT)». Près de 2 000 travailleurs de cette entreprise se sont présentés hier, dès les premières heures de la matinée, à la centrale syndicale où ils tiennent depuis quatre jours un rassemblement permanent. Tout en scandant des slogans hostiles à la direction générale de l’Etusa, plusieurs protestataires arboraient des banderoles où on pouvait lire « Abus de pouvoir » et «  y’en a marre de la hogra ». « Hier encore, plusieurs contrôleurs et chauffeurs de transport des étudiants ont adhéré à notre mouvement de protestation », a fait savoir le porte-parole des travailleurs de cette entreprise.  Par ailleurs, « 11 travailleurs protestataires, dont des chauffeurs, des receveurs, des mécaniciens, ont été convoqués par la justice, sous prétexte que ces derniers sont les meneurs de ce mouvement de protestation », nous a affirmé le porte-parole de ces travailleurs, qui a fait lui-même, l’objet d’une convocation. Ce dernier a tenu à expliquer dans ce sens : « c’est une action de protestation et non une grève. Nous ne sommes pas un syndicat mais un collectif de travailleurs. Je suis un des porte-parole de ce collectif et non pas un syndicaliste». Notre interlocuteur a tenu à indiquer : « les travailleurs protestataires ne reconnaissent pas le bureau actuel et demandent l’installation d’un bureau provisoire qui veillera à l’organisation des élections pour la désignation d’un nouveau bureau représentant des travailleurs ». Le porte-parole de ces travailleurs nous a également ajouté : « la direction générale de l’Etusa a fait appel aux chauffeurs du transport privé et aux chauffeurs licenciés auparavant, afin d’assurer le service minimum ».A rappeler que ces protestataires réclament « la réintégration de leurs collègues, travailleurs et syndicalistes, qui ont été licenciés arbitrairement, ainsi que la confirmation dans leurs postes de ceux qui ont signé des CDD à deux reprises ». Il y a lieu de rappeler qu’un accord a été conclu entre les représentants des travailleurs et la Direction générale de l’Etusa. Un accord qui a été  matérialisé par un procès-verbal signé entre les deux parties portant sur «la prise en charge d’un bon nombre des revendications des travailleurs». Il s’agit notamment d’une « augmentation de 2 225 DA du salaire de base avec effet rétroactif à partir de mai 2012, du respect de l’engagement pris par la direction d’appliquer la convention collective, notamment les articles concernant la prime de panier et la prime de non accident, ainsi que la réintégration des travailleurs licenciés dès la réception de leur recours ». « Mais rien du concret n’a été fait par la suite », a déploré la même source.

L.O.Challal

Partager