Archem !

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Par Hocine T.

Depuis au moins cinq années, les élus, à travers de nombreuses municipalités du sud de la wilaya, ne cessaient de répéter la même chanson : Partir à la fin du mandat ! Ne jamais revenir ! Mais le constat est bien là puisque la majorité de ces élus se représentent, même ceux qui sont écartés de leurs partis, ou qui se sont retirés, reviennent par une autre porte pour briguer un nouveau mandat. De Tirmitine à Assi Youcef, en passant par Maâtkas, Souk El Tenine et Mechtras, tous sont revenus et veulent un autre mandat. « Nous sommes sous payés et n’avons pas de larges prérogatives. Nous sommes pris en otage par l’administration. Le maire ne peut rien et ne décide de rien. Il vaut mieux partir au risque d’être mal vu par la population », disaient-ils à longueur de journée, de mois et d’années. Le comble, c’est qu’aujourd’hui, tous ces élus se bousculent pour avoir à nouveau une place. A Maâtkas, le maire sortant conduit la liste de son parti. A Souk El Tenine, le P/APC opte pour l’APW et occupe la 3éme place dans la liste du FFS. A Mechtras, le maire sortant chapeaute la liste du RCD. A Tirmitine, le P/APC conduit la liste des indépendants puisqu’il ne fait plus parti du FFS. A Assi Youcef, le P/APC mène une autre liste d’indépendants après avoir quitté le plus vieux parti d’opposition. Au final, c’est tout le monde qui revient. Ce qui s’apparente à dire qu’être maire n’est pas sans quelques intérêts inavoués et que bien de privilèges existent. Bien sûr, quant on a une voiture neuve à sa disposition et qu’on roule au frais de l’état, et quant on dispose de toutes les autres faveurs de la « mangeoire », on ne peut que répondre par l’affirmative à son appel. Quant à travailler dans l’intérêt de la population et de la commune, cette phrase devient vidée de tout son sens. Se rapprocher des sphères du pouvoir, même local, se servir soi même, sans jamais songer à servir ceux qui vous ont élu, devient alors plein de sens. Feu Matoub disait : « Win Iaârdhen tachriht n tsekourt uri qenaara », ce qui veut dire que « celui qui a gouté à la chair de la perdrix ne s’en rassasie jamais ». Seulement, la population locale ne se laissera pas avoir cette fois-ci, elle optera pour le changement et donnera, à coup sur, la chance aux énergies nouvelles et aux hommes intègres qui n’attendent que ça pour booster le développement et prendre en charge leurs préoccupations.                        

H. T.

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