Décidément, question anarchie, la mairie de Tizi-Ouzou en est la championne ! Après une virée à l’intérieur de cette institution, nous avons remarqué que les travaux effectués récemment n’ont fait qu’empirer la situation. Un monde fou et des guichets presque vides d’employés. Mais où sont donc passés les travailleurs ?
L’anarchie règne à travers les différents guichets de l’état civil de l’APC de Tizi-Ouzou. Les longues files d’attentes et les bousculades sont légion, surtout ces trois derniers mois, qui ont coïncidé avec la rentrée scolaire et universitaire. Sur place, les nombreux citoyens qui attendent depuis la matinée n’ont pas hésité à dénoncer cette situation qu’ils qualifient de catastrophique. « Même le Souk est plus organisé que cette mairie », dira Nassim un jeune de Tizi-Ouzou. Il ajoutera également que « pour se faire délivrer un extrait de naissance ou un quelconque document, on doit y passer toute la journée, et parfois, il faut même revenir le lendemain ». Les autres citoyens ont également tenu à dénoncer la lenteur de délivrance de l’extrait de naissance spécial 12, un document obligatoire pour le dossier du passeport. « J’ai déposé les documents pour avoir mon extrait de naissance S12 depuis une quinzaine de jours, et je ne l’ai toujours pas récupéré pour des raisons inouïes. L’autre fois, on m’avait dis que le maire n’était pas disponible, étant occupé avec cette période d’élection, ils m’ont donc donné un autre , et cette fois encore, ils m’ont dis que le maire n’était pas là ! Je me demande où est bien ce maire ? Et pourtant, une simple signature ne lui prendrait que quelques secondes ! », dira Amina, une jeune étudiante. Ainsi les personnes désireuse de retirer des documents en vue d’un quelconque dossier se voient contraintes de passer des heures et des heures, debout et dans une atmosphère étouffante. Certains préfèrent fuir cette « foire » en reprenant le chemin de la maison ou du travail et en faisant l’impasse sur leurs documents. Au guichet des légalisations, les gens font la queue et attendent leur tour, arrivent, alors, sous leurs yeux, d’autres personnes qui resquillent et déposent leur documents sans même regardaient ceux qui les ont précédés. Sur ce comportement, certains resquilleurs diront que « dans ce pays, si tu ne connais personne, tu ne passes pas, alors on en profite pour gagner un peu de temps et repartir au travail ». Un citoyen qui faisait la chaîne dire, quant à lui : « Malheureusement, c’est des scènes qui se répètent souvent. Nous avons beau dénoncer cette injustice, mais c’est comme si nous nous adressions à des sourds ». L’affluence des citoyens ne cesse de grandir, mais à leur surprise, durant l’après-midi, les guichets sont à moitié vides. De plus, ils ferment parfois vers 15h où 15h30, selon quelques citoyens. D’autres personnes venues des différents villages de la wilaya pour se faire établir des documents diront que, parfois, à leur étonnement, en arrivant devant le guichet, l’un des travailleurs les informent que les formulaires ne sont plus disponibles. Un argument qui, avec le temps, a fini par s’user devant son absurdité. Pourtant, ce service devait connaître des modernisations, comme annoncé il y a quelques mois, mais cela n’a pas abouti pour des raisons obscures. « Il est temps que les autorités concernées prennent des décisions et se penchent sur cette anarchie règne en maitresse des lieux », conclura un citoyen.
Samira Bouabdellah

