L’activité commerciale dans le chef-lieu de daïra Ighil Ali connaît une sérieuse récession. Comme une peau de chagrin, le commerce se rétrécit dans ce grand village des Ath Abbas. D’ailleurs, beaucoup de commerçants, dans différents créneaux, ont mis la clé sous le paillasson. Lors de notre virée dans les différents quartiers de ce village, on a constaté de visu l’amère réalité. Au quartier populeux de Tazayart, les commerces en activité se comptent sur les doigts d’une main. Plusieurs locaux sont fermés, alors qu’il y a quelques années, ce quartier connaissait une activité commerciale appréciable. Il y avait des cafés, des salons de coiffure, des librairies,… tout cela a, malheureusement, cessé pour laisser paraître un quartier désertique. D’autres endroits du village connaissent le même constat, à l’exemple de Amdoun n Saboun et Ath Moussa. Dans ce dernier, des dizaines de locaux sont fermés après avoir connu une activité commerciale intense. D’aucuns expliquent ce fait par la chute du pouvoir d’achat des habitants du village et surtout l’exode rural qui le frappe de plein fouet. En effet, selon des sources locales, le nombre d’habitants a chuté ces dernières années, passant de 12000 à 8000 habitants. Cette saignée est causée par l’absence de débouchées, le sous-développement qui touche la commune et les carences en tout genre. La position géographique du village et son relief très accidenté constitué essentiellement de collines, de combes et de terrains ravinés, résultats de l’érosion à grande échelle. Cela a influé négativement sur la vie économique de la localité qui se retrouve comme prise en étau par l’archaïsme et la paupérisation. Toutefois, Ath Abbas, loin d’être un village de désespoir, a des atouts majeurs à faire valoir, comme le tourisme des montagnes, qui pourrait faire sortir le village de sa léthargie, pour peu que les autorités concernées sachent « vendre » l’image de cette région à l’architecture ancestrale, d’une beauté à couper le souffle!
Syphax. Y