Tagma en marge du développement

Partager

Le village Tagma, dans la commune d’Amizour, végète dans les abysses du sous- développement.

La population souffre le martyre en raison d’une panoplie de carences trahissant un profond déséquilibre entre ce microcosme rural et la cité urbaine. Il est indéniable que de gros efforts ont été investis par l’État, à travers les programmes successifs de développement au profit de la campagne. Pour autant : «il y a des villages qui ont été copieusement servis, et d’autres, à l’image de Tagma, qui demeurent toujours à la traine», s’offusque un retraité issu du village. «Le seul programme qui connaît un taux de couverture satisfaisant, relève-t-il, est celui relatif à l’électrification rurale». Les villageois déplorent le manque d’infrastructures de base et d’équipements publics d’accompagnement, à même de rendre supportable leur quotidien. «La liste des carences est très longue. Même une petite salle de soins, pourtant si indispensable pour permettre l’accès aux soins infirmiers, est inexistante. Le concept de santé de proximité prôné par les autorités sanitaires reste un vœu pieux», maugrée un jeune de Tagma, fonctionnaire de son état. Abondant dans le même sens, un autre habitant dira que «lorsque le minimum vital n’est pas assuré, il est inopportun et, à la limite, absurde d’évoquer l’absence d’équipements dédiés à la jeunesse, comme un foyer ou une maison de jeunes». L’autre manque qui cristallise le désarroi des villageois et alimente leur inquiétude est le transport public. «Aucune desserte régulière n’existe au départ ou en direction de Tagma. Les gens ont appris à ne compter que sur leurs propres moyens, en adoptant le système D», apprend un citoyen du village. «Avant de songer au transport, il faut régler au préalable l’accès au village, qui est à l’état de piste fortement dégradée», préconise un autre habitant, sollicitant instamment l’autorité municipale pour prendre en charge ce dossier. «Des démarches ont été initiées durant la précédente mandature communale. Nous avons eu des promesses quant au revêtement de ce chemin. On espère que l’exécutif actuel franchira le pas, en passant à sa concrétisation», déclare-t-il, un tantinet optimiste.

N Maouche.

Partager