Des citoyens ferment la daïra

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Décidément, la distribution des logements sociaux ne se fait pas sans soulever l’ire des demandeurs qui s’estiment lésés. C’est d’ailleurs cette crainte de la contestation qui fait que l’on ne procède pas à la distribution des logements sociaux dans les meilleurs délais. La lenteur était telle que le chef du gouvernement avait donné instruction de procéder à la distribution des logements avant la fin de l’année en cours. Ainsi, lundi dernier à M’Chedallah, à une cinquantaine de kilomètres à l’Est de Bouira, la liste des bénéficiaires du quota des 150 logements sociaux locatifs a été rendue publique par voie d’affichage, comme le stipule la réglementation. Le lendemain (hier, ndlr), des demandeurs de logements sociaux dont les noms n’ont pas été retenus sur ladite liste ont afflué des quatre coins de la commune pour crier leur colère. Parce que c’est le chef de daïra qui préside la commission chargée d’étudier les dossiers, les protestataires se sont instinctivement diriger vers le siège de la daïra pour le fermer. La journée d’hier coïncidant avec le jour du marché hebdomadaire, le carré des protestataires attirait encore beaucoup de monde. Pour parer à tout dérapage et autres écarts, quelques protestataires expliquaient à la foule la raison pour laquelle ils avaient fermé le siège de la daïra. Par la suite, et profitant de l’agglutinement de la population, ils ont fait circuler une pétition pour y recueillir le plus d’émargements possible. L’engouement était tel qu’il a fallu inviter les citoyens voulant apporter leur soutien à se ranger l’un derrière l’autre, en file indienne. Trois revendications étaient retenues sur le document soumis à émargement : « l’annulation pure et simple de la liste provisoire », « la mise sur pieds d’une commission d’enquête » et enfin « la révision global du processus d’attribution de logements sociaux ».  Pendant cette relative effervescence, un important dispositif de sécurité suivait l’évolution de la situation sans intervenir.  Par ailleurs, et alors que les protestataires étaient toujours en place devant le siège de la daïra, un groupe, dont quelques femmes, s’est déplacé à Bouira pour porter les doléances au premier magistrat de la wilaya. À souligner aussi que parmi les protestataires venus à Bouira se trouvait O. Djamel, qui avait défrayé la chronique locale au mois de Ramadhan dernier en s’assenant des coups de couteaux devant le siège de la wilaya. Cette action extrême de protestation se voulait une contestation contre la liste de logements sociaux attribués alors, et où le nom de O. Djamel n’y figurait pas. Nous apprenons qu’une délégation, représentant le groupe venu à Bouira, et des élus du FFS (fraîchement élus à l’assemblée de wilaya) ont été reçus par le wali. Ce dernier, et après avoir pris connaissance de leurs revendications a pris la décision, dans un premier temps, de surseoir à l’attribution des 150 logements sociaux.  Cela étant, les contestataires affichent leur détermination à protester aussi longtemps qu’il le faut jusqu’à satisfaction de leurs doléances.                      

 O. Soualah

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