Une décennie d’études berbères (1980 -1990) de Salem Chaker

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Par Abdennour Abdesselam

Paru aux éditions Bouchene Alger en 1990, l’ouvrage de Salem Chaker, Docteur es Lettres, spécialiste de linguistique berbère, est une somme d’informations d’une grande importance se rapportant à la production écrite sur tout ce qui concerne le berbère. Le livre est une reprise des recherches effectuées par le Professeur de berbère qui a unifié et harmonisé en profondeur les matériaux de la « Chronique des études berbères : langue et littérature » qu’il a assurée régulièrement depuis 1981 dans l’Annuaire de l’Afrique du Nord (Paris, Editions du CNRS). Cette bibliographie critique informe globalement sur la production berbérisante de la décennie allant de 1980 à 1990. L’ouvrage est un support indispensable pour toute personne désirant connaître l’état de la recherche dans cette période et s’y orienter. La présentation générale du livre est organisée et répertoriée sur une dizaine de thématiques et qui sont : La langue, la littérature, le politique, la géographie, l’économie, la sociologie, l’ethnologie, l’histoire, la psychologie et divers types de documents. Chaque thématique est développée sur des notes scientifiques se rapportant au sujet. L’inventaire est présenté suivant un ordre alphabétique des auteurs, des titres d’ouvrages ou de contributions dans le cas où il n’y a pas d’auteur physique. Salem Chaker signale que, durant la période considérée, il a recensé 1408 références produites alors que la récapitulation de Lionel Galand pour une période plus longue, soit 25 ans (1954-1978), n’avait atteint que 1512. C’est dire que l’édition en berbère a nettement augmenté et progressé et que les berérisants autochtones sont quasiment majoritaires dans leur champ de spécialité. Ainsi donc, note Chaker, sur l’ensemble des références relevées pour la décennie 1980-1990, plus de 40% ont un auteur berbérophone. L’auteur précise cependant un fait non moins important, au-delà des chiffres, la « maghrébinisation » est aussi qualitative. Par ailleurs, Salem Chaker remarque que la nature internationale de l’intérêt scientifique déjà ancien porté aux études berbères se confirme pour la décennie 1980. Des pays souvent lointains et sans liens historiques avec le monde berbère, comme le Danemark, les Pays  Bas, l’Allemagne ou encore l’URSS, s’y intéressent de plus en plus, note-t-il. Il est évident que la France, signale l’auteur de la compilation, reste, et de très loin, prédominante en tant que lieu de production berbèrisante. Un prolongement à ce travail de collecte et d’analyse des références et souhaitable pour ces dernières décennies d’autant plus qu’aujourd’hui… le champ est libre.                                                                                                        

 A. A.

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