La générale de L'hôtel en danger interpelle

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Des vérités sur les hôtels touristiques algériens y sont dévoilées à la grande surprise du public et agrémentées par des tableaux comiques.

La générale de la pièce « L’hôtel en danger » du metteur en scène Sid Ahmed Draoui, de l’association culturelle et scientifique de la commune d’Attouche (daïra de Makouda), a laissé une bonne impression chez les présents en fin de spectacle qui a eu lieu dans l’après-midi du samedi dernier au théâtre régional Kateb Yacine. Huit comédiens, dont trois filles, ont fait du bruit, du spectacle, de l’humour, du comique mais aussi du suspens que le public a apprécié dans sa globalité. Le décor est sobre car «les moyens de l’association ne permettent pas plus». Une réception surélevée, une chambre, un fauteuil, des canapés, une table-basse, le tout ramené par le metteur en scène de chez lui. Les clients se font rares étant donné l’abandon de l’établissement à tel point que des insectes, tels des cafards et autres, envahissent les lieux y compris les cuisines. Des mauvaises odeurs partout ! Le réceptionniste tente de sauver la face en défendant la réputation de l’hôtel. Le comble réside dans les cuisines que personne ne contrôle. Le personnel est inquiet pour son avenir. Au lieu de réunir autour de lui son personnel, le directeur préfère s’adresser à lui par téléphone portable de la secrétaire, dont le haut-parleur est activé, en annonçant : « La réunion est annulée. Je dois vous informer que l’hôtel est en faillite. Il sera mis en vente ». Pleurs, cris, crises ! «Qu’allons-nous devenir ?», se demande le personnel. La surprise passée, un fonctionnaire eut l’idée géniale d’appeler son oncle paternel qui est milliardaire et lui soumet la proposition du rachat. «Comment est-il devenu milliardaire en quelques années ?», se demandent-ils. Il fixe un rendez-vous et se présente à l’hôtel. La surprise du personnel est grande : le preneur est handicapé visuel ! Il se fait guider par son neveu pour visiter les lieux. Une rencontre avec l’équipe est improvisée. Le bonhomme est intéressé par l’établissement. L’équipe reste la même et le neveu est désigné à la tête de l’établissement. La nouvelle est fêtée aux sons de musique et de danse italiennes. «La politique des seules ressources des hydrocarbures a montré ses limites. Il faut aller vers le tourisme. C’est la solution efficace», dira le metteur en scène qui ajoute et se désole: «la pièce est montée dans des conditions difficiles étant donné la crise que vit notre pays. L’idée du thème remonte à quatre années en arrière». Le metteur en scène assène : «Si nous voulons une vie meilleure, il faut changer de mentalités et s’occuper d’autre chose que le pétrole et le gaz. Nous pourrions relever le défi pour peu que l’État et le peuple s’y mettent. Nous dépasserons les pays que visitent et où passent des séjours de détente et de tourisme nos concitoyens algériens». La pièce a nécessité vingt cinq jours de répétitions intenses et pour le moment, aucun spectacle n’est prévu.

M A Tadjer

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