La Dépêche de Kabylie : Qui est Abdelmalek Danoune ?
Abdelmalek Danoune : Professeur en anatomie, option chirurgie vasculaire. Je suis diplômé de la faculté de médecine de Constantine, avec en prime un stage d’une année à Paris, et une thèse de recherche de deux années et demie, dans le cadre d’une bourse Algéro-française, à Strasbourg. Depuis, j’ai assumé les fonctions de Médecin, chef du laboratoire d’anatomie au CHU d’Annaba, tout en ayant une unité de chirurgie vasculaire, au service de chirurgie neurologique, période entrecoupée par mon passage en tant que doyen de la faculté de médecine de l’université de Béjaïa de 2007 à 2010.
Le CHU de Béjaïa a été créé en octobre 2009, alors que votre nomination en tant que directeur général n’est intervenue que le 31 octobre de cette année. À votre avis, pourquoi ce retard de trois années ?
Tout d’abord, il faut dire que le CHU a été créé grâce à la mobilisation civile. Il est créé aussi et surtout pour accueillir les étudiants de la faculté de médecine de l’université Abderahmane Mira, qui doivent y effectuer leurs stages. Le retard dans la nomination du DG du CHU n’est pas propre à Béjaïa, du moment que plusieurs CHU fonctionnaient sans directeurs. Dès la première année de sa création, il a été procédé à la réunion des différentes structures hospitalières, devant le composer, autour du DSP qui coordonnait les activités du directoire et à la nomination de Mme Mouri, en tant que secrétaire générale, on lui a confié l’intérim et ceci a duré deux années.
De combien de spécialités dispose le CHU de Béjaïa et quel est,en réalité le nombre adéquat ?
Un centre hospitalo-universitaire démarre avec les ressources humaines dont il dispose, malgré qu’un CHU digne de ce nom englobe quarante-deux spécialités. Il y a, effectivement, des services de base, tels que celui de la pédiatrie, de la médecine interne, de la chirurgie générale et de la gynécologie et, bien sûr, des services de soutien, à l’image de la réanimation, de l’imagerie et du laboratoire qui sont nécessaires à la création d’un CHU, auxquels on rajoute des services dits de prestige, comme l’ophtalmologie, la maxillo-faciale et l’ORL. Tous ces services existent au CHU de Béjaïa. En tout, nous disposons d’une quinzaine de services, dont quatre sont dirigés par des professeurs et les autres par des maîtres assistants.
Quel est votre objectif à court terme ?
C’est de disposer de trente-deux services hospitalo-universitaires, d’ici un mois. D’ailleurs, nous avons ouvert 21 postes budgétaires de chefs de service qu’occuperont des professeurs. Pour leur libérer les locaux, nous déménagerons l’administration à l’hôpital Frantz Fanon. Ainsi, nous lancerons les services de cardiologie, de cardiologie interventionnelle, de neurologie, d’endocrinologie, de rhumatologie, de rééducation et d’exploration, entre autres. Les unités d’endoscopie, de mammographie et d’électromyogramme seront opérationnelles dès la semaine prochaine.
Y a-t-il des professeurs qui sont prêts à rejoindre le CHU de Béjaïa ?
Outre les 3 professeurs en cardiologie, qui feront partie de notre effectif très prochainement, des professeurs émérites comme Graba, Kadi, Chetibi, Saidia, Kherroubi et Benmerzouga ont donné leur accord pour pratiquer, à Bejaia, des interventions de type moderne en cancérologie, urologie, ORL et ophtalmologie. En outre, je tiens à préciser que même le service des urgences sera dirigé par un professeur.
Serez-vous en mesure de leur offrir tous les moyens pour qu’ils restent ?
L’hébergement est un point crucial pour ramener des professeurs de haut niveau, mais nous nous démenons pour avoir des logements de haut standing pour ces derniers. Condition sine qua non pour démarrer le CHU avec un personnel hautement qualifié.
La réalisation à Sidi Boudrahem du CHU sera entamée prochainement ?
Si nous arrivons à avoir tous les services à la fin du premier semestre de l’année 2013, le projet sera inscrit pour l’exercice de la même année.
On parle çà et là du manque de produits, tels que les anesthésiants dans les hôpitaux de la wilaya pour des opérations chirurgicales. Qu’en est-il au juste ?
Il y a parfois des ruptures, mais pas au point de ne pas opérer les malades. Il est vrai que notre service de chirurgie n’est pas performant et j’ai eu à constater qu’il y a, effectivement, des retards pour des interventions chirurgicale, telles que la vésicule, la fistule et autres, mais pour y remédier, nous lui consacrerons un conseil scientifique très prochainement.
Le professeur Danoune est optimiste ?
Si je n’étais pas animé d’une bonne volonté et d’une ambition de bien faire, je ne serais pas revenu à Béjaïa. Comme je l’avais déclaré au début, si je n’arrive pas à concrétiser mes objectifs, je partirai.
Entretien réalisé par A. G.