Pression sur Belkhadem

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Le glas semble sonner pour le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem. Le mouvement de redressement, mené par d’anciens ministres et actuels membres du comité central, aura eu le dessus après une âpre bataille de communiqués,  de réunions et  de mobilisations. 

De plus, si la presque certitude de voir Belkhadem démissionner de son poste de S G serait acquise, c’est surtout pour le motif que même des cadres de son parti, à l’image de Abdelaziz Ziari, actuel ministre de la santé s’en sont donné le mot pour « raisonner » Belkhadem de déposer sa démission le plus tôt possible, « s’il ne veut pas y être forcé ». Et c’est dans cette optique qu’une réunion entre Belkhadem et des cadres dirigeants au sein du parti a eu lieu dans l’après-midi de jeudi, au siège du parti à Hydra, à Alger, avec au menu du jour une seule question, à savoir pousser le SG à jeter l’éponge. De son côté le Mouvement de redressement, qui a de tout temps qualifié de «catastrophiques» la gestion du parti et, tout récemment, les résultats du parti aux élections locales du 29 novembre dernier, n’en démord pas et n’a jamais cessé de tenir son engagement de quitter le parti. «Belkhadem a dit qu’il quitterait le parti s’il n’obtenait pas 1000APC», rappelle M. Abada, qui a appelé Belkhadem à recourir à l’urne et à remettre son mandat en jeu lors du prochain CC. Aussi, le Mouvement de redressement serait en train de préparer une résolution dans laquelle seront détaillés « toutes les erreurs et tous les dépassements cumulés de Belkhadem ». Document qui sera rendu public, en principe aujourd’hui à l’occasion d’une réunion projetée à Draria, et qui tracera le plan d’action du Mouvement pour la nouvelle année, selon Boudjemaâ Haichour, un membre influent du mouvement de redressement. Mais « coriace et têtu », selon les termes d’un membre des redresseurs, Belkhadem ne voulait  rien concéder au Mouvement de redressement, ni accepter l’idée de démissionner. Il se fait une fixation en tenant à aller absolument à la tenue du Comité central du parti, prévu du 31 janvier au 2 février prochains. Histoire de temporiser, selon la version des redresseurs, qui voient là une énième tentative de pousser, « par des moyens douteux » ses fidèles à s’opposer à son départ.  Ce qui est certain, c’est que Belkhadem a réussi à se maintenir à son poste en dépit des nombreuses tentatives des redresseurs de le « détrôner ». Rappelons que le Mouvement de redressement et d’authenticité du FLN a adressé il y a deux semaines, une lettre au Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour lui demander d’intervenir dans la crise qui ronge le parti depuis près de trois ans. Le contenu de cette lettre adressée au premier magistrat du pays, en sa qualité de président d’honneur du FLN, se résume, selon Abdelkrim Abada, en la demande de son intervention personnelle afin qu’il les aide « à destituer Belkhadem et à élire un nouveau SG du parti ». « L’intervention du Président nous permettra de gagner du temps et de l’énergie et de nous consacrer exclusivement à l’organisation du parti ». Telle  est l’ambition des redresseurs. Et aujourd’hui, que même des cadres du parti semblent s’aligner sur les thèses du mouvement de redressement, il ne reste à Belkhadem qu’à se résoudre à emboîter le pas à Ahmed Ouyahia, qui a démissionné jeudi dernier, de son poste de secrétaire général du RND, poste qu’il occupait depuis 1999. 

Ferhat Zafane

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