Depuis le 28 décembre, et jusqu’au 13 janvier, se tient, au niveau des ex-galeries, une foire du miel, initiée par l’association des apiculteurs de Bouira.
Pas moins de 16 stands se sont étalés dans la foire, où toutes sortes de miel, tels les miels de Sedra, d’eucalyptus, de romarin…sont exposées à la vente. Rencontré sur les lieux, M. Boukerrou Akli, apiculteur de Bechloul affirmera que les apiculteurs de Bouira, environ 170, se sont constitué en association, afin de défendre leurs intérêts communs. «Nous faisons face à un énorme problème pour écouler notre récolte, d’autant plus que durant l’année 2012, la récolte de miel a été plus que catastrophique, en raison des incendies et des chaleurs hors normes qui ont sévit durant la période estivale », nous a indiqué notre interlocuteur. D’ailleurs, ce dernier ne manquera pas de souligner les prix cassés qui sont pratiqués dans cette foire apicole. « Normalement, au vu des frais colossaux que nous subissons pour la main d’œuvre et l’entretien des ruches, sans parler des traitements onéreux contre la varoise ou la loque, maladies qui nous obligent parfois à incendier nos ruches pour éviter leurs propagations aux autres essaims, nous n’engendrons quasiment aucun bénéfice. Le prix du kilo de miel actuellement hors foire est de 3 500 DA. Cependant, vu que de nombreux apiculteurs n’ont d’autres choix pour écouler leurs produits que cette manifestation, les prix ont été cassés pour atteindre les 2 800 DA, le kilo. « Il faut dire que la plupart des apiculteurs de Bouira pratiquent leur activité de manière traditionnelle et ne sont pas en mesure d’assurer la transhumance des ruchers. Si nous voulons déplacer nos ruches vers Ain Oussera, par exemple, où le climat y est plus clément durant l’hiver, il nous faut démarrer de Bouira vers les 23h00 en plus du trajet risqué les vents de sables sont un danger pour les abeilles qui ne peuvent pas supporter cela… », nous a dit notre interlocuteur. Cet apiculteur, qui dispose d’un modeste rucher de 70 ruches sur les hauteurs de Tikjda, nous a affirmé qu’au cours de la saison écoulée, il n’a réussi à récolter que 70 kg de miel. Une récolte qui en temps normal et si la saison est propice, dépasserait les deux quintaux pour le même nombre de ruches à exploiter. Toutefois, aucune statistique fiable n’est disponible au niveau de cette association qui se démène pour écouler la récolte de miel. « Il nous arrive parfois d’être contraints de vendre notre produit à des revendeurs qui spécule sur les prix, certains apiculteurs affirment même qu’ils ont bradé leur miel à hauteur de 1 000 DA, le kilo. « Le miel en Kabylie a été considéré comme un remède contre de nombreux maux, aujourd’hui il semble que ce produit soit victime de sa popularité car sous d’autres cieux, il s’agit d’un simple aliment nutritif consommé au quotidien.
Hafidh. B