Les pétards envahissent les trottoirs

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Chaque année pourtant, on annonce qu’il n’y aura plus de pétards. Or, à chaque fois, et cette année encore, ils envahissent les places publiques et trottoirs.

A la veille de la fête du Mawlid Ennabaoui, les vendeurs occasionnels ont repris possession des espaces. Des étals à perte de vue, proposant des « explosifs » de toutes gammes. Allant du petit calibre au plus impressionnant, ils défient toute réglementation. Les vendeurs sont là à vanter ces produits importés notamment de Chine, et les parents ne résistent pas à la sollicitation de leur progéniture, même s’ils savent que ces pétards sont dangereux. « Qu’est-ce que vous voulez? Nous sommes obligés de satisfaire ce petit caprice. Dans notre quartier, c’est tout le monde qui s’amuse avec ça, personne ne peut retenir ses enfants et les en priver », nous a confié ce père devant l’un de ces étals où il choisissait « l’explosif » qui allait faire le plus de bruit. Et d’ajouter: « il vaut mieux acheter ces pétards que laisser les enfants les fabriquer eux-mêmes en recourant au plomb des batteries ou encore à l’esprit de sel, des produits beaucoup plus dangereux ». Les prix quant à eux dépendent du calibre de l’objet: entre cinquante et deux cents dinars. Ces pétards sont partout, ils se retrouvent même dans les cours des écoles et jusque dans les classes. Pourtant chaque année, des accidents dramatiques sont déplorés, et les urgences de l’hôpital et des autres structures sanitaires enregistrent annuellement de nombreux blessés dus à ces « explosifs ».  Comment ces objets rentrent-ils au pays en dépit de toutes les mesures prises pour les interdire? La question s’impose, mais la réponse est loin d’être donnée, d’autant plus que leur interdiction est la seule alternative, puisque toutes les campagnes de sensibilisation se sont révélées vaines et inefficaces.                                              

Amar Ouramdane 

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