Le DSP parle de «responsabilité partagée»

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L’actualité au niveau de la clinique de gynécologie obstétrique Sbihi Tassadit de Tizi-Ouzou continue de faire couler beaucoup d’encre et de soulever de nombreuse interrogations auprès de la population locale. 

Notamment, après le décès de deux parturientes, cette semaine encore, qui est venu rallonger la liste des trois femmes, déjà décédées au sein de cet établissement, tout récemment. Ce qui porte le nombre des décès à cinq en moins d’un mois. En effet, et après les trois premiers cas de décès survenus en décembre dernier (le 26, 27 et 30), le week-end dernier, la clinique a connu deux autre cas de décès. Une jeune femme de 28 y a trouvé la mort dans la journée de jeudi, une autre est décédée le lendemain vendredi, après son accouchement. Du côté de la direction de la santé aucune réaction n’a été enregistrée depuis que cette nouvelle des décès est venue entacher un peu plus la réputation de la clinique. Une clinique qui, faut-il le souligner, est déjà assez « mal vue » et entachée d’une réputation qui n’est pas pour rassurer la plus tenace des patientes, encore moins les membres de la famille. Le silence des responsables n’à fait qu’encourager les spéculations, au sein d’une population sidérée par tant de décès en si peu de temps.  En effet ni le directeur de la structure, ni celui du secteur n’ont jugé utile de tenir une conférence de presse pour rassurer la population locale, encore moins d’initier un geste de regret ou de compassion envers les familles des cinq victimes. Car ce qui est arrivé ce n’est pas rien. Ce sont cinq décès en un mois. Pour une clinique d’accouchement avouons que c’est un peu trop… Contacté pour d’éventuelles explications, le directeur de la santé premier responsable du secteur se contentera de dire que les raisons sont « d’ordre médical ». Il affirmera que « c’est une responsabilité partagée. Car il faut dire que certaines femmes dissimulent leur maladie par peur de ne pas être prises en charge. A la clinique Sbihi, certaines femmes arrivent dans un état d’urgence ». Le directeur de la santé soulèvera par ailleurs le problème de surcharge devenu propre à la clinique d’accouchement et faisant partie du quotidien du personnel mais surtout des parturientes. Une clinique de 72 lits qui accueille, parfois, jusqu’à cinq fois plus que ce que permet sa capacité. Dans la foulée, M. Chaghetmi Djamel soulèvera le problème du manque de personnel au sein de cette structure, notamment les gynécologues. Orientés par la suite vers le service de la prévention, nous y apprendrons que l’enquête a conclu à des décès « suite à des arrêts cardio-respiratoires subits. » Ceci, nous expliquera la responsable du dossier, même si « les différents cas n’ont présenté aucun antécédent lors de leur admission au sein de la clinique. Toutes les femmes étaient jeunes, en bonne santé sans aucun problème clinique. Et ce n’est que lors de l’accouchement ou après la naissance du bébé que ces jeunes femmes ont connu des complications ». Ainsi donc il y’aurait eu une commission qui a enquêté et a même déjà conclu sur les cinq cas y compris celui de vendredi dernier… A la clinique Sbihi, c’est le silence radio. Les responsables sont injoignables. Le dossier semble tout aussi clos, même si pour les familles des victimes, et les citoyens de la région, qui suivent désormais avec beaucoup d’attention et d’inquiétude l’évolution de cette affaire, attendent encore des réponses à leurs nombreuses questions. Et ce n’est sûrement pas « la loi des séries fatidiques », avancée par les responsables de la clinique, qui apaisera les esprits.                    

 Ch. T.

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