La situation se corse à Barbacha. Les locaux de la Kasma FLN de la municipalité ont été incendiés, dans la nuit de mardi à mercredi par une foule en furie, réduisant en cendres le mobilier de bureau et les documents internes au parti de Belkhadem, qui s’y trouvaient.
Dans la matinée d’hier, les secours dépêchés sur les lieux n’ont rien pu faire face à l’ampleur du désastre. Une fumée épaisse se dégageait du siège de la Kasma, complètement calciné. Des gendarmes ont été déployés autour de la bâtisse, interdisant aux curieux de s’approcher du siège toujours en flammes. Ils veillaient aussi à ce que d’éventuels preuves matérielles, pouvant confondre les présumés pyromanes, ne soient détruites, avant la mise sur pied d’une commission d’enquête. Un climat de tension très visible régnait, hier matin encore, dans tout Barbacha, laissant présager le pire. Cette commune, qui vit une situation de blocage total, depuis les élections locales du 29 novembre, semble en passe d’amorcer un tournant tragique au regard de la gravité des faits enregistrés hier. D’ailleurs, ces fâcheux événements étaient prévisibles, du fait que cette localité est assise sur un volcan qui couve et l’on peut s’attendre à tout type de dérapage à l’avenir. Par ailleurs, l’on apprend aussi que le mouvement citoyen ayant rejeté l’installation du maire issu de l’alliance des partis RCD, FFS et FLN, a appelé depuis hier, à une grève générale pour aujourd’hui, jeudi, avec la fermeture des routes devant intervenir à partir de minuit. Les délégués des comités de villages, installés depuis le début de cette « impasse », se disent dans la totale incapacité d’assurer la garde des édifices publics, notamment les sièges de l’APC et celui de la daïra, fermés depuis presque deux mois. Même les travailleurs de la commune, qui sont restés impayés suite à la fermeture de l’APC montent, de leur côté au créneau et appellent à une grève illimitée à partir de dimanche prochain. Cette nouvelle escalade a commencé depuis la rencontre des sages de cette commune avec le chef du cabinet du wali de Béjaïa, mardi passé dans l’espoir de mettre fin à la crise, mais la rencontre s’est terminée en queue de poisson. Au terme de cette rencontre, les sages ont clairement fait savoir qu’ils ne pourraient pas, désormais, contenir la colère des habitants de Barbacha et, par conséquent, ne sont pas responsables des éventuels dérapages qui pourrait se produire. Une source locale affirme que les mécontents de cette municipalité comptent investir les espaces mitoyens au siège de la wilaya, dans les prochains jours, dans l’optique de faire fléchir le wali, accusé de « connivence » avec les élus de l’alliance RCD-FLN-FFS.
Dalil S. et Nadir Touati