Le vent de la contestation citoyenne ne cesse pas de souffler à Béjaïa. Hier, dès neuf heures du matin, les habitants de Tala Hamza ont barricadé à l’aide de troncs d’arbres et autres objets hétéroclites, le carrefour d’Ireyahen pour protester contre l’augmentation des tickets de bus décidée unilatéralement par les transporteurs de la localité. Une heure durant, les accès aux villes de Béjaïa, d’un côté et de Tichy et Tala Hamza, de l’autre, était impossible. « Nous en avons marre de ces augmentations qui pénalisent les petites gens. Alors que nous payions notre ticket à 15 dinars, pour le trajet entre la gare routière de Béjaïa et notre commune, voilà que ce prix grimpe à 20 dinars, et à 15 dinars entre un arrêt et un autre, lequel peut être de quelques dizaines de mètres », fulminera un contestataire rencontré sur les lieux de la protestation. Celui-ci ajoutera que cette première action décidée par les citoyens de Tala Hamza est une sorte d’appel aux autorités, pour qu’elles interviennent afin de venir en aide aux simples fonctionnaires, dont certains ont trois à quatre enfants scolarisés à Béjaïa, donc tenus de dépenser près de 200 dinars par jour pour le transport uniquement. Un des présents interviendra pour déclarer que ce ras-le-bol des citoyens est également motivé par l’absence de la collecte d’ordures dans cette commune, ce qui a fait d’elle une immense décharge à ciel ouvert. Le blocage du carrefour d’Ireyahen a provoqué un embouteillage énorme, obligeant les usagers, notamment les étudiants voulant rejoindre le campus d’Aboudaou, pour les uns, et la résidence d’Ireyahen, pour les autres, à continuer le chemin à pied, soit une distance de cinq kilomètres environ.
A. Gana
