La wilaya de Béjaïa assiégée

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Le boulevard de la Liberté axe principal de la ville de Béjaïa, qui jouxte le siège de la wilaya, a été fermé à la circulation, hier, dès 9 heures du matin, dans les deux sens, créant ainsi d’immenses bouchons de voitures, au niveau de la cité Tobbal, de la route des Aurès et du rond point de Daouadji. Deux groupes de manifestants, formant une foule compacte, ont organisé simultanément des sit-in devant le siège de  la wilaya. Le 1er groupe, constitué des habitants du Plateau Amimoun et de la rue Mindjahed, est venu « crier notre détresse devant le premier magistrat de la wilaya » et le second, formé par les travailleurs de l’ERENAV, pour dénoncer « la  répression des  travailleurs par les forces de l’ordre ».  Les cités, Plateau Ammimoun, la cité Chabati, et même la rue Mindjahed, dénommées aussi «Les Bâtiments» se disent vivre dans la peur de voir leurs immeubles s’effondrer. Ils sont les premiers grands immeubles à être construits à Béjaïa dans les années 50, par l’administration coloniale, pour résorber le flux des réfugiés qui fuyaient leurs villages bombardés au Napalm. Les bâtisses sont maintenant vielles de quelques 70 ans. Ces immeubles qui comprennent, selon les manifestants, plus de 1000 logements, risquent de céder à la moindre secousse tellurique. D’ailleurs, ils déclarent que depuis le tremblement de terre de novembre dernier, leurs appartements tanguent dans tous les sens au moindre coup de vent. C’est de cette angoisse permanente qu’ils viennent faire part au wali. Quant aux travailleurs de l’ERENAV, leur sit-in a pour but de dénoncer « la répression dont on a été l’objet, le 6 février dernier, sur les lieux de notre travail par les forces de l’ordre, appelées par la direction de l’entreprise pour briser notre action qui dure depuis plus de deux mois. On ne fait que revendiquer l’amélioration des conditions socioprofessionnelles.» La « répression » s’est soldée, d’après les dires des travailleurs, par la blessure de 17 d’entre eux. Dans une déclaration, portant en-tête « Collectif de solidarité aux travailleurs en grève de l’ERENAV, distribuée sur les lieux de la manifestation, ils exigeaient la réintégration de tous les travailleurs sans conditions, le respect du droit syndical ainsi que la réintégration des syndicalistes licenciés en violation des dispositions de la loi 90/14.

B. Mouhoub

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