“Tôt ou tard il faudra revoir les tarifs”

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Le PDG de la Sonelgaz, Nouredine Bouterfa, qui intervenait, hier, sur les ondes de la radio nationale a fait montre de beaucoup de retenue en évoquant le soutien de l’état au prix de l’électricité qu’il qualifie d’«illusoire». 

Cependant, tout en se défendant de porter un quelconque jugement sur la politique du gouvernement en matière de subventions, il a déclaré  qu’il faudra, « tôt ou tard », procéder à une révision de la tarification. Par ailleurs, et évoquant la question des coupures d’électricité devenues récurrentes en période estivales notamment, le premier responsable de la Sonelgaz a indiqué qu’un programme d’urgence sera mis en œuvre pour réduire les coupures et, pourquoi pas, les éviter. Selon Bouterfa, ce programme consiste essentiellement au renforcement des réseaux de distribution et de transport, par la réalisation de plus de 7 000 nouveaux postes transformateurs, 170 ouvrages, 80 lignes de haute tension (HT) ainsi que 90 postes HT. Allant plus loin dans son argumentaire, Noureddine Bouterfa a précisé que « 80% des postes prévus par ce programme seront mis en service avant la fin mai 2013, alors que le reste devrait s’achever au mois de juin prochain ». Délais qui permettent, selon le PDG, d’envisager un été sans coupures d’électricité qu’elle qu’en serait la demande. « Il  n’y aura pas de coupures d’électricité comme ce fut le cas auparavant», a-t-il indiqué. A en croire le PDG de Sonelgaz, ces renforcement en capacités seront suffisantes pour satisfaire la demande d’électricité pour l’été 2013. Il a rappelé à ce propos, que « notre plan d’urgence a pour but de réduire les désagréments vécus par les Algériens durant l’été dernier, en axant les efforts sur la distribution d’électricité qui été à l’origine des coupures en 2012, et en renforçant les capacités de production et de transport ». Abordant la question du piratage et des pertes subies par la société Bouterfa a indiqué que ce phénomène, qu’il faudra tôt ou tard faire cesser et qui se serait généralisé dans les régions reculées du pays, est évalué à 8% de la production. Selon lui, Sonelgaz perd 18% de sa production, répartis entre des pertes techniques, qui représentent 10%, et le piratage, qui s’élève à 8%. Par ailleurs, à la question de savoir si les services de la Sonelgaz n’ont pas connu de problèmes en cette période de neige où, généralement, les coupures sont fréquentes, le PDG a fait savoir qu’il n’y avait pas de soucis à se faire de ce côté là allant même jusqu’à déclarer : « On maîtrise la situation ». Faisant une approche sur la production et la rentabilité le PDG a fait savoir que la politique des prix de l’électricité devrait un jour être revue. Malgré cela, a indiqué Bouterfa, «Sonelgaz  n’a jamais trouvé de problèmes financiers pour investir ou payer les salaires », a-t-il dit ajoutant que « Le gouvernement a toujours trouvé les solutions palliatives », avant de souligner, toutefois, que «les capacités de remboursement de Sonelgaz s’amenuisent ». La compagnie publique doit faire face à des investissements colossaux. Elle arrive à les assumer en empruntant auprès des banques, avec une garantie du Trésor. Mais ce sont des financements bancaires, et non des donations de l’Etat. Enfin, en abordant l’évolution de la consommation de l’énergie électrique en Algérie, Bouterfa a précisé que la croissance est estimée à 18%, tout en soulignant que ce taux va se maintenir jusqu’en 2015, avant de décroître pour atteindre, en 2017, une moyenne de 14 à 14,5%. Dans le même sillage, le PDG de Sonelgaz a indiqué que cette évolution de la consommation de l’électricité sera tirée principalement par un très fort taux de pénétration des climatiseurs qui avoisinera 1,5 climatiseur par foyer.

 Ferhat Zafane 

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