Pour marquer la journée du Chahid, M. Aït Ahmed Ouali, Moudjahid et président de l’association «Thagraoula», a été invité entre autre, par l’Organisation nationale des Moudjahidine, pour animer une conférence-débat sur la guerre de libération nationale.
M. Ouali, et devant une assistance composée essentiellement de moudjahidine et de fils de Chouhada, dira to de go que c’est « un grand honneur pour moi de revenir en ce moment historique dans cette région qui a tant sacrifié pour que l’Algérie recouvre son indépendance. Ma première visite remonte au 17 décembre 1958, lors d’une réunion présidée par le capitaine Mahious Ahcène au village Agoussim. À cette époque là j’occupais la fonction de secrétaire. La wilaya 3 disposait d’un effectif de 12 000 combattants, entre moudjahidine et Moussabiline, dont 8 000 avaient été tués pendant l’opération jumelle en 1959, lors de laquelle l’armée coloniale avait déployé toutes ses forces dans les massifs de Kabylie. Afin de décimer la wilaya 3, l’armée française avait créé la force « K », Kabylie, pour infiltrer les combattants kabyles par des intermédiaires et créer, ainsi, des altercations et des conflits entre-eux. Heureusement que Krim et Abane, qui étaient informés par un restaurateur d’Azazga, avaient pu déjouer cette tentative à leur faveur ». Le conférencier s’est focalisé plus sur le volet politique qu’historique, en axant son intervention sur Messali Hadj qu’il a qualifié de « traître ». M. Ouali argumente son discours en citant les propos de Soustelle qui avait dit : « J’ai un atout entre les mains, c’est Messali El Hadj » et ceux du général Jacquet: « Messali est un agent des services secrets français, il est désigné sous le pseudo de Léon ». D’autres part, l’animateur nous apprend que l’Etoile nord africaine (ENA) « a été fondée en 1926, en France par 22 émigrés, dont 18 kabyles. Ils ont placé à sa tête Hadj Ali Abdelkader, un militant de Ighil Izane. Messali n’est arrivé à la présidence de cette organisation qu’une année après. En 1937, ce concepteur de l’arabo-islamique a crée le Parti du peuple algérien (PPA). Après la fédération en 1954 de toutes les forces patriotiques du pays sous l’égide du glorieux FLN pour le déclenchement de la guerre de libération, Messali El Hadj qui était contre la lutte armée avait fondé le Mouvement nationale algérien (MNA). C’est à travers ce mouvement que Messali avait contrarié le Front de libération national. D’ailleurs, des assassinats politiques avaient eu lieu entre les deux organisations ». « Aujourd’hui, on a réhabilité ce traître de la nation, en donnant son nom à l’aéroport de Tlemcen au lieu de celui du colonel Lotfi », ajoute Si Ouali. Evoquant le parcours du militant et 1er président de la république algérienne indépendante Ben Bella, le Moujahid Ouali nous a révélé que « cet homme avait dénoncé aux français les activistes de l’Organisation secrète du FLN (OS) ». Pour conclure, l’orateur a insisté sur l’unité de la nation et aussi sur l’enseignement de l’histoire, en lui attribuant un coefficient de matière essentiel pour inciter nos élèves à s’intéresser à l’histoire de leurs ancêtres. Il a exhorté les jeunes à se rapprocher des acteurs de la révolution pour qu’ils leur raconte la véritable histoire, tout en attirant l’attention des présents à ne pas tomber dans le piège de la falsification. La fin de cette journée a été agrémentée par la remise d’un prix à Si Ouali, aux représentants des fils de Chouhada et à d’autre également. Pour le deuxième jour de la commémoration de cet événement, un dépôt de gerbes de fleurs au carré des martyrs de la guerre de libération nationale a été prévu dans la matinée. Ensuite, les organisateurs de l’évènement devaient remettre des tableaux d’honneur à la famille de Naît Mouloud Ahmed du village Tifilkout, premier Chahid de la commune, tombé au champ d’honneur, aux Moudjahidine et aux fils de Chouhada de la région.
Madjid Aberdache