La famille révolutionnaire au rendez-vous

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Comme chaque année, la famille révolutionnaire rend visite au village Tachtiouine pour s’y recueillir à la mémoire des héros tombés au champ d’honneur un certain 5 Mars 1959, au carré des martyrs baptisé de cette date historique. 

Avant-hier donc, les moudjahidin d’Aït Yahia Moussa, de Draâ El-Mizan, de Draâ Ben Khedda et d’Ath Bouadou, ainsi que les enfants de Chahid ont convergé vers la localité pour rendre hommage aux quarante-cinq martyrs tombés lors de la cette grande bataille, et écouter les témoignages de ceux qui y ont participé. Après le dépôt d’une gerbe de fleurs, Dda L’Hocine Chettabi, en sa qualité de Moudjahid et premier responsable de la kasma des moudjahidine, lut la Fatiha avant de donner la parole à quelques moudjahidin qui livrèrent leurs témoignages. « Une katiba est venue du Djurdjura et voulait traverser la région d’Aït Yahia Moussa pour rallier Sidi Bounab. Le 4 mars à l’aube, les moudjahidine, à leur tête Amar Kaci Nath Bouadou, de son vrai nom Bensaâd Slimane, étaient déjà à Iâllalen. Probablement à cause de délateurs, la région était encerclée par les forces coloniales. Dès l’arrivée de nos combattants à Ighil Mouhou, ils furent surpris par les militaires embusqués dans ces maquis », raconte l’un des présents. Et de poursuivre : «  On a dénombré trente-six maquisards tués et quatre blessés graves. Dans les rangs de l’ennemi, il y a eu trois militaires blessés et une de leurs armes fut récupérée ». Les morts ne purent être enterrés que deux jours après, car au village il ne restait que des femmes.  D’autres intervenants affirmèrent que cette bataille est l’une des plus importantes, à l’instar de celle du six janvier 1959 où tombèrent plus de trois cent quatre-vingt-cinq martyrs en plus des dizaines de blessés parmi les civils, dont des brûlés au napalm. C’est d’ailleurs à partir de cette date que l’armée française, y ayant perdu de nombreux soldats et où le lieutenant Chassin et le capitaine Grazziani le tortionnaire de Lousiette Ighilahriz, a mis Aït Yahia Moussa sous surveillance avec la multiplication des postes de contrôle et l’installation de camps militaires dans tous les villages. C’est lors de cette bataille également qu’est décédé Bensaâd Slimane originaire d’Ath Bouadou. D’ailleurs, cet anniversaire a été commémoré dans son village par ses compagnons d’armes, sa famille et les moudjahidine de la région. Il fut un grand responsable dans les rangs de l’ALN et un fin organisateur dans la lutte armée. Tous les intervenants furent unanimes sur ses qualités et ses valeurs. Il est à signaler que l’association des enfants de chouhada de la région, affiliée à la FFC et présidée par M. Benmokdad, réclame la confection de la liste des quarante-cinq martyrs inhumés dans ce carré. Ses membres réclament également que des fouilles soient entreprises dans le tunnel du lieu-dit Afroun à Assif n’Tletta, pour y prélever les ossements des villageois qui y ont été gazés par l’armée française. 

           

Amar Ouramdane

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