Le maire met la pression sur «la mafia» des déchets ferreux

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«Je vais suivre cette affaire, même s’il faut aller en justice. Ces parcs portent un grand préjudice à l’environnement et gâchent le  paysage de la commune», a déclaré le P/APC d’Oued Ghir.

Bien que les deux parcs de dépôt des déchets ferreux et non ferreux existant sur le territoire de la commune de Oued Ghir, sise à la périphérie de la ville de Béjaïa, aient été sommés de fermer, en vertu d’un arrêté communal signé il y a un peu plus d’un mois, par le  P/APC de ladite municipalité les propriétaires de ces deux sites d’entreposage, installés, respectivement, aux villages Hellil et Ibourassene, au bord de la RN12, continuent d’exercer leur activité en toute quiétude. « J’ai promulgué un arrêté communal sommant les parcs de dépôt des déchets ferreux et non ferreux (plastique) à la fermeture et à la cessation définitive de leur activité. J’ai envoyé cet arrêté à la gendarmerie, laquelle a, à son tour, transmis des notifications aux propriétaires de ces parcs. Elle leur a donné 15 jours pour fermer, mais à ce jour, et bien que ce délai ait expiré ils continuent d’exercer leur activité », déplore l’édile de Oued Ghir. Toutefois, ce dernier ne compte pas lâcher prise devant l’intransigeance de ce qu’il qualifie de « mafia des déchets ferreux ». « Je vais suivre cette affaire, même s’il faut aller en justice. Ces parcs portent un grand préjudice à l’environnement et gâchent le paysage de la commune. Personnellement, je ne donnerai pas d’autorisation pour ce genre de parcs, qui sont des décharges à ciel ouvert. Oued Ghir est la porte de la ville de Béjaïa. C’est par-là que passent les estivants pour rejoindre le chef-lieu de wilaya », a indiqué notre interlocuteur. Pour rappel, le gouvernement a procédé en 2006, à la suspension de cette activité avant de l’autoriser sous conditions, après la mobilisation des récupérateurs de ces déchets qui exportent leurs marchandises. Selon des observateurs, ces récupérateurs vendent leur cargaison en Europe et même en Chine, se procurant ainsi des gains énormes. Cela justifie, en partie, la détermination des détenteurs de ces deux parcs, installés à Oued Ghir, à continuer leur activité en défiant l’autorité établie. Le pire, selon le maire d’Oued Ghir, c’est que ces personnes, généralement, originaires de l’Est du pays, travaillent illégalement. « Nous n’avons jamais donné d’autorisation à ces gens, qui sont originaires des wilayas de l’Est. Ils ont loué des terrains chez des particuliers et ils travaillent anarchiquement et en noir », a souligné M. Ramdani, qui dit avoir fait l’objet d’harcèlement par l’un des propriétaires de ces parcs. « J’ai même été menacé par ces gens-là. L’un des détenteurs de ces décharges des déchets ferreux et non ferreux est venu ici, dans mon bureau, pour me harceler et m’intimider. Il m’avait dit que je ne peux rien faire pour les arrêter. J’ai, bien sûr, saisit le procureur de la République et le dossier est en justice. On m’avait dit qu’il y a des généraux et des personnes influentes derrière ces gens là mais moi, j’applique les lois de la République », a fait savoir le maire de Oued Ghir, qui  appelle les autorités concernées à agir. « Moi, j’ai promulgué un arrêté pour la fermeture définitive de ces parcs. Maintenant, c’est à la gendarmerie et à la justice de faire leur travail. Les autorités compétentes doivent intervenir pour l’application de mon arrêté », a rappelé ce P/APC. 

Boualem Slimani

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