C’est sous le slogan « martyre oubliée » que l’association Jeunesse sans frontières (JSF) d’Ath Mansour a décidé de rendre hommage, dans la journée du 08 mars, à la moudjahida Bachouche Gouga. La cérémonie a débuté au cimetière du Aârch où elle est enterrée. A l’occasion, une stèle surmontée d’une plaque commémorative en marbre, aménagée autour de sa tombe a été inaugurée. Trois de ses camarades de combat, se sont relayées pour livrer leurs témoignages : Fatima Hamou, venue spécialement d’Alger, Hadja Sakina d’Ath Illithen et Zoghdane Safia. Ces dernières diront que Bachouche Gouga a été recrutée par le responsable de l’organisation (Chef Nidham) FLN du village, en 1955, avec 04 autres femmes volontaires : Bourrai Rezkia, Hablal Rezkia, Aalloula n’Ath Mohand et Akkouche Zina, avec comme mission d’assurer le ravitaillement et acheminer les renseignements. La maison de la martyre s’était vite transformée en refuge pour les moudjahidin à la cité Sidi Touati à cause de l’engagement de la moudjahida d’abord, mais aussi et surtout parce que sa maison avait une position stratégique et dominante. En parallèle, pas moins de 04 caches ont été aménagées en divers endroits du village où les moudjahiddines pouvaient se reposer. Infatigable, Gouga veillait à ce que les fidayîn qui activent dans la région ne manquent de rien jusqu’au jour où elle fut dénoncée par un traître et arrêtée par les soldats français, en 1959. Sa fille Fatima nous apprendra que les tortionnaires français lui ont arraché à l’aide de tenailles, toutes ses dents et les ongles des doigts et des orteils, avant de l’amputer, avec les mêmes tenailles, de son index droit pour l’empêcher de réciter la chahada. N’ayant rien pu obtenir d’elle, les militaires français finirent par la libérer en 1961. Elle a succombé à ses blessures une semaine après sa libération.
Oulaid Soualah