Le coup de gueule de Bouazghi

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M. Abdelkader Bouazghi, wali de Tizi-Ouzou, a réuni au siège de la wilaya, dans la matinée d’hier, le directeur du logement et des équipements publics (DLEP), le chef de daïra d’Ouaguenoun, des représentants de l’université de Tizi-Ouzou ainsi que les responsables des bureaux d’études et les gérants des entreprises chargées de la réalisation des projets, concernant le secteur de l’enseignement supérieur. 

Selon le premier magistrat de la wilaya, cette réunion s’inscrit dans le cadre du suivi régulier du programme lié à l’enseignement supérieur, mais aussi pour faire un point de situation sur les travaux en cours et sur l’entame de ceux qui n’ont pas encore été lancés. En effet, il s’agissait particulièrement du projet de réalisation de 17000 places pédagogiques et d’une résidence de 14000 lits au pôle universitaire de Tamda. Huit entreprises, dont quatre étrangères, ont été retenues pour l’exécution de ce projet. Lors de la réunion, le wali a clairement ordonné l’accélération des travaux de réalisation de ces projets. « Si nous tenons compte des engagements qui ont été pris en octobre, croyez-moi nous sommes très loin des taux d’avancement espéré», regrette M. Bouazghi, qui ajoutera que « la situation est presque grave. Je dis presque grave, car j’estime que cette situation est rattrapable ». Le wali explique que toutes les études ont été validées et qu’il n’y a plus de contraintes. Une façon de dire à ces responsables que, dorénavant, d’autres retards ne seront plus excusables. « Toutes les études ont été validées, mais sur le terrain, je n’ai vu que deux entreprises qui travaillaient. Je ne sais pas si vous mesurez la gravité de la situation », s’exclama-t-il. M. Bouazghi a précisé par ailleurs, que les étudiants vivent dans des conditions difficiles. Raison pour laquelle, selon lui, ils protestent. « Les étudiant ne supportent plus ces conditions difficiles. Voilà pourquoi ils sortent le soir et protestent contre leurs conditions de vie insupportables. Alors, je veux que ces 17000 places pédagogiques soient prêtes pour la rentrée 2014-2015 », a-t-il dit. Le nouveau programme, selon M. Bouazghi, est estimé à 17 milliards de dinars, alors que l’ancien était de 11 milliards avec zéro consommation. Très remonté le wali rejettera la faute sur le DELP, les entreprises réalisatrices et les bureaux d’étude. « Ce n’est pas le problème du CTC mais plutôt celui de la DLEP. J’accuse également les entreprises et leurs bureaux d’études », lancera-t-il. Visiblement très en colère, il fera savoir aux présents, particulièrement aux représentants d’Eurocasa, entreprise espagnole chargée de réaliser 10 000 places pédagogiques, que ses espoirs ont commencé à s’évaporer depuis quelques mois, car rien n’a changé depuis la dernière réunion. « Deux ans après, et vous n’êtes toujours pas fixés sur l’architecture ! J’avoue que j’ai peur pour ce projet », leur a-t-il dit, avant d’ajouter : « J’espère ne pas être déçu dans un mois. Vous vous êtes engagés à faire avancer les travaux d’ici là et je veux voir ça à la prochaine réunion. Car je ne crois plus aux paroles, je veux du concret ». Prenant la parole, Mustapha Banouh, DLEP de Tizi-Ouzou, dira : « Sur le plan technique, les entreprises sont en possession de documents qui leur permettent de travailler. Aujourd’hui, il n’y a rien qui peut stopper les travaux et le climat est favorable pour faire avancer ces projets ».  Reprenant la parole, le wali s’adressera aux présents : « Nous aurons besoin de ces 17 000 places pédagogiques, l’an prochain. S’ils ne sont pas prêts d’ici là vous allez créer d’énormes problèmes. On blâmera qui, à votre avis ? Qui sera tenu pour responsable ?». Et à l’adresse des responsables d’Eurocasa, il déclarera : « J’espère que vous allez tenir vos promesses. Je compte sur vous pour ne pas décevoir la wilaya de Tizi-Ouzou et l’Algérie, je sais ce que je dis ». Eurocasa est chargée de réaliser 10 000 places pédagogiques, tandis que les 7000 autres seront réalisées par l’entreprise Cosider.  Pour ce qui est des projets des résidences universitaires, le même constat a été fait. « Nous sommes en retard de 30 mois », indique le wali. A cet effet, l’entreprise Seddiki, chargée de réaliser 2000 lits à Tamda, a vu le projet lui être retiré lors de cette même réunion. En ce qui concerne le sort de la société Kessi, chargée, elle, de la réalisation d’une résidence de 3 000 lits, le wali tranchera jeudi prochain. Il est à relever, par ailleurs, que selon M. Banouh, DLEP de Tizi-Ouzou, la société Ergosot, chargée de réaliser 2500 lits, est celle qui est le plus en avance dans les travaux. D’ailleurs, le responsable de cette entreprise déclarera que « 1 600 lits seront réceptionnés avant la fin de l’année en cours ». À la fin de la réunion, M. Bouazghi est revenu à la charge en insistant sur la livraison dans les délais de ces projets. « Nous sommes dans l’urgence », conclut-il.

Samira Bouabdellah

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