Les travailleurs de GETIC haussent le ton

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Le bras de fer qui oppose les travailleurs de l’entreprise publique de travaux d’infrastructure et de construction GETIC (ex EPBTP) à la direction de ladite entreprise, prend des ampleurs, après une tentative, mercredi dernier, de vente aux enchères de son principal outil de travail sans la consultation du partenaire social. « Le 13 mars 2013, nous, travailleurs de GETIC Unité de Béjaïa, sommes encore une fois ciblés par une provocation, en procédant à une vente aux enchères de notre principal outil de travail, qui fait vivre des centaines de familles, sans nous associer au préalable », dénoncent les travailleurs dans une déclaration, rédigée à l’issue d’une réunion qui a eu lieu, avant-hier, au siège du CDDH, entre les représentants syndicaux et le comité de solidarité. Il convient de signaler que des rixes ont failli éclater, ce jour là entre les acheteurs et les travailleurs, qui se sont farouchement opposés au « bradage », devant leurs yeux, des biens de leur entreprise. « Une résistance des travailleurs s’est exprimée à travers la wilaya de Béjaïa, avec un sit-in devant le tribunal d’Akbou, un autre au lendemain devant le siège de la wilaya, en présence des députés de différentes tendances, des syndicats et de la ligue des droits de l’homme, et un autre le mercredi 13 mars 2013 devant le portail de l’unité d’El Kseur pour empêcher une vente aux enchères, dont le droit conventionnel est bafoué », écrivent les travailleurs. Cette tentative de « mise à genoux » de l’entreprise, autrefois fleurant de l’économie locale, a valu au mouvement des travailleurs un haussement de ton et une radicalisation des revendications. Désormais, pas de concessions qui peuvent toucher à l’intégrité de l’entreprise. Les principales revendications sont « la sauvegarde de l’outil de travail et l’opposition à toute tentative de liquidation de l’entreprise, le retrait des poursuites judiciaires à l’encontre des travailleurs, le respect de la législation de travail, la reconnaissance du droit à l’exercice syndical et la mise en place d’une commission d’enquête indépendante, dégagée par le ministère, afin de situer les responsabilités », pouvons nous lire aussi sur la déclaration. À l’issue de la réunion d’avant-hier, les travailleurs ont décidé de poursuivre leur mouvement par l’organisation de nouvelles actions, à savoir des rassemblements et une rencontre avec le ministre de l’Habitat pour la transmission des dossiers des travailleurs. Par ailleurs, les travailleurs exigent une commission ministérielle indépendante pour faire la lumière sur les 127 milliards de centimes, injectés par l’Etat pour l’assainissement de l’unité de Béjaïa, et dont le sort est « inconnu » à ce jour.                          

 M.H. Khodja

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