Cap sur le rattrapage des retards

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Les cadres et chefs d’entreprises exportatrices de la wilaya de Béjaïa ont bénéficié dans le cadre du FSPE (Fond Spécial de la Promotion de l’Exportation), d’une formation de deux jours, hier et aujourd’hui, ayant pour but de sensibiliser les entreprises locales aux exportations hors-hydrocarbures. Ce programme de formation qui se prolonge sur une année est assuré à travers diverses wilayas du pays par des experts en matière d’économie, notamment, dans le domaine de l’export. La formation qui s’est déroulée à Béjaïa a réuni des cadres de l’essentiel des entreprises locales qui s’intéressent au marché international, auxquels ont été dispensés des cours sur la construction d’une stratégie dans le but de s’offrir une place sur le marché mondial. A l’heure où les exportations hors hydrocarbures de l’Algérie se résument à à peine 5% du taux total des exportations, l’état manifeste une grande volonté de donner un coup de pousse aux entreprises qui souhaitent se frayer un chemin parmi les multinationales et les grandes entreprises à la recherche de débouchées hors des frontières du pays. Une mission difficile, de l’aveu même de M. Kheffache, expert en export, qui a animé le premier module de la formation. « Nos entreprises accusent un retard depuis les deux dernières décennies, soit depuis 1993, notamment sur le plan des nouvelles technologies », dira-t-il. Selon lui « c’est la faute aux entreprises, trop lentes dans leur quête de rattrapage du train de la concurrence et de la compétitivité chose qui ne se fera pas sans l’accès à temps aux nouvelles technologies, notamment de communication ». Ce que l’expert a également déploré c’est l’absence, dans presque la totalité des entreprises, de plans d’affaire (business-plan) pouvant leur permettre de faire des projections d’avenir. Pour ce faire, l’exigence est de s’organiser d’abord au niveau local, par la formation des compétences, toutes fonctions confondues. En matière d’exportation, dira M. Kheffache, notre pays compte 300 entreprises qui ont réalisé au moins une exportation. 100 entreprises ont réalisé deux exportations et seulement moins d’une cinquantaine réussissent à exporter régulièrement. Des chiffres qui ne font pas le poids devant une concurrence « acharnée ». M. Kheffache informe que « le FSPE, dans sa stratégie d’apporter une aide matérielle à toute personne physique et morale, immatriculée en Algérie et possédant un registre de commerce, finance, parfois, jusqu’à 100% du programme d’aide, dans le cas où il s’agit d’un guichet unique ou d’une participation à caractère exceptionnel. Pour la formation aux métiers de l’exportation, il offre jusqu’à 25 000 DA de frais de formation pour deux jours. Il finance aussi 80% du budget du programme pour la participation aux foires et salons internationaux et 50% pour des participations à titre individuelles non-officielles. Une partie du budget du fonds peut être injectée pour financer les frais de transport de l’exportation des produits périssables à des destinations éloignés », dira-t-il. A noter que les participants à la formation ont décrié quelques manquements, selon eux, de ce programme de facilitations, à l’exemple du financement des coûts de communication. Les chefs d’entreprises réclament plus de facilitations. Certes, ces fonds sont destinés à relancer la productivité nationale et, pourquoi pas, à réaliser le rêve de voir des bateaux quitter nos ports chargés de produits made-in Algérie, mais sait-on vraiment comment l’état amortit ces sommes faramineuses, dont nous ne voyons pas, jusque-là les résultats.                  

M.H. Khodja  

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