La crise du ciment s’installe de nouveau dans la wilaya de Tizi-Ouzou et à travers toutes les wilayas du Centre. Ce matériau devient, en effet, rare et lorsqu’on le trouve, il est affiché à des prix exhorbitants.
On a cru qu’on en avait fini avec la pénurie du ciment, après la longue période de disette qu’a connu Tizi-Ouzou et les wilayas limitrophes durant les années précédentes. Mais voila que cette crise refait surface. Depuis quelques jours, le ciment a « déserté » les étals de stockage des vendeurs de matériaux de construction qui ne sont plus approvisionnés faute de disponibilité. Conséquence, loi du marché oblige, le prix de ce produit est monté en flèche. Hier, il a été cédé dans certains endroits, chez les vendeurs privés qui ont eu le privilège de s’en procurer une quantité à 1 200 DA le quintal. « Samedi dernier, il était affiché à 1 400 DA », fulmine un auto-constructeur de la commune de Fréha, en phase, dit-il de couler la plate-forme de sa future construction. Celui-ci, à l’instar des autres bénéficiaires de l’aide octroyée par l’état dans le cadre de l’habitat rural, ne sait plus à quel saint se vouer. « On ne peut se permettre d’acheter le ciment à ce prix », dit-il. Au niveau des sociétés de distribution du ciment, à l’exemple de l’EDIMCO, la programmation est tout simplement suspendue cette semaine. De son côté la SODISMAC, unité de Tizi Rached, a arrêté la vente depuis le 18 février dernier. Comme cet auto-constructeur de Fréha, bien du monde va déchanter dans la mesure où la crise risque de durer au moins quelques temps encore. La raison ? Les causes de cette pénurie ne sont pas encore levées. Hier encore, les camions de l’EDIMCO de Tizi-Ouzou, envoyés à la cimenterie de Sour El Ghozlane depuis les premières heures de la matinée, n’avaient pas chargé. Il est à signaler que les raisons de cette pénurie subite sont relatives à la perturbation de la production qu’ont connue les cimenteries du centre, à savoir Sour El Ghozlane, Meftah et Chlef. La cimenterie de Sour Ghozlane, à titre d’exemple, a arrêté la production le 8 janvier dernier, pour ne reprendre que « très timidement » il y a à peine quelques jours. Celle de Meftah a suspendu, quand à elle, sa production depuis le 7 mars dernier. De son coté la cimenterie de Chlef a connu de sérieuses perturbations depuis le début de l’année. Quel hasard ! Les causes de ces arrêts sont dues, nous dit-on, à des rénovations techniques au niveau des équipements des usines. Plus d’un, estime que si c’est vraiment le cas, ces entreprises ont mal choisi la période pour entretenir leur matériel, sachant que cela coïncide avec une période où le secteur du bâtiment connait une effervescence particulière, avec notamment la stabilité des conditions météorologiques. Force est de constater, en effet, que cette année, cette effervescence n’est pas du tout palpable. Plusieurs chantiers sont à l’arrêt. Si le problème ne se pose pas trop pour les particuliers qui ont entrepris leur projet de maison, dans ce sens que quelques mois de retard ne leur ferait pas perdre que du temps, ce n’est pas du tout le cas pour les entrepreneurs pour qui le temps, ce même temps, vaut de l’argent, dans la mesure où il ont des charges et des engagements à honorer et, par conséquent, ils se retrouvent dans l’obligation de maintenir la cadence au risque d’enregistrer des pertes considérables. Quoi qu’il en soit, cette crise se fait cruellement sentir. L’Etat doit y remédier et la solution préconisée est de procéder à l’importation de ciment, comme il l’a fait durant la crise qui a touché le même matériau les années précédentes.
M. O. B.