Le wali de Béjaïa, Hamou Ahmed Touhami, a déclaré à La Dépêche de Kabylie que la crise qui secoue l’APC de Barbacha depuis près de quatre mois est «un problème juridico-administratif», rappelant que «la justice a déjà tranché en faveur de la liste de l’alliance», mais, ajoute-t-il, la partie adverse refuse jusqu’à maintenant de s’inscrire dans l’esprit de l’article 80.
«Nul n’est censé ignorer la loi et je suis peiné de voir la population de Barbacha souffrir suite au blocage de l’APC. Une population qui ne peut même pas se faire délivrer des documents administratifs et des centaines de travailleurs qui n’ont pas perçu leurs salaires depuis quatre mois », dit-il, en précisant que les revendications d’une partie de la population de Barbacha ne relèvent pas de ses prérogatives. « Ce n’est pas à moi d’aller dissoudre l’APC et mettre fin aux fonctions du chef de daïra », insiste-t-il, en invitant ceux qui maintiennent le blocus du siège de l’APC à « laisser la population vaquer à ses occupations ». Pour lui, les différentes parties en conflit dans cette municipalité doivent trouver un compromis «dans le seul intérêt de la population », admettant que la crise qui secoue Barbacha est devenue, au fil du temps, un véritable « imbroglio ».
«La pénétrante, le problème est réglé»
Rebondissant sur d’autres sujets d’actualité notamment la réalisation de la pénétrante autoroutière Béjaïa-El Adjiba, le dédoublement de la voie ferrée, la construction d’un nouveau siège de la wilaya et d’autres projets inscrits à l’indicatif de la wilaya et non encore lancés, le wali de Béjaïa a donné la tonalité de sa politique à court terme, tout en restant prudent. « Pour la pénétrante, il nous reste un temps réduit pour le lancement des travaux. Inchallah, il n’y aura pas de surprises », a-t-il tenu à rassurer la population, laquelle attend depuis plus d’une année le premier coup de pioche pour sa réalisation. Pour le chef de l’exécutif de wilaya, ledit projet, dont le coût de réalisation est de l’ordre de 2 milliards d’Euros, a, dans un passé récent, été « bloqué au niveau de la commission des finances » avant que la situation ne soit aplanie. Il souligne que « le problème est réglé » et la pénétrante sera bel et bien réalisée. « C’est le rêve de toute une population et une condition sine-qua-non pour faire sortir la wilaya de l’enclavement », estime-t-il, en soutenant que la réalisation d’un projet d’une telle envergure requiert un délai. En attendant le lancement des travaux portant réalisation de la pénétrante, il rappelle avoir proposé à l’étude le dédoublement de la RN26 d’El-Kseur jusqu’à Sid Aïch, sur un linéaire de 22 kilomètres. « C’est jouable, il y a une possibilité d’élargir la chaussée et permettre de fluidifier la circulation sur cet axe. C’est même une nécessité », fait-il observer en annonçant que les travaux de modernisation de la RN143 reliant Béjaïa à Jijel seront achevés avant l’été prochain. Au chapitre de l’habitat, le wali de Béjaïa nous a confié que la wilaya a bénéficié d’un quota conséquent, tous types de logements confondus. « Rien qu’au profit des habitants de la commune de Béjaïa, nous avons un programme de 4 200 logement sociaux à lancer sous peu et 400 autres unités dans le cadre du RPH », indique-t-il, en ajoutant que le bidonville Soumari sera rasé une fois tous les programmes de logements réalisés. Selon lui, ce sont les autorités locales de Béjaïa qui ont failli à leur mission en maintenant ce bidonville. Néanmoins, poursuit-il, les habitants de ces taudis vont bénéficier de logements dans le cadre de la résorption de l’habitat précaire et, une fois recasés, le bidonville sera rasé.
«Le CHU ? On m’a toujours dit que c’est une opération centralisée»
S’agissant de la construction d’un nouveau CHU, le premier responsable de la wilaya adopte un langage de prudence. « On m’a toujours dit que c’est une opération centralisée et nous attendons toujours le démarrage des travaux », commente-t-il, en précisant au passage que la wilaya a bénéficié de quatre établissements de santé. « Nous avons un hôpital de 60 lits à Tazmalt et un autre, de même capacité à Souk El-Tenine, celui de Oued-Ghir est d’une capacité de 120 lits. La wilaya a aussi bénéficié d’un projet portant construction d’un centre anti-cancer à Amizour, un projet dont les travaux ne sont pas encore lancés suite à un problème lié aux études effectuées », détaille-t-il.
A propos de la réalisation d’un nouveau siège de wilaya, Hamou Ahmed Touhami dit avoir « saisi le Conseil d’Etat et l’affaire reste pendante à ce niveau », précisant que le non lancement des travaux est dû à un conflit entre deux bureau d’études, à savoir « AXXAM » et « ADJLIA », dont le dernier nommé a saisi le tribunal administratif. « Le projet a été inscrit en 2007 et personne n’a voulu le lancer », tient-il à rappeler. En monnaie sonnante et trébuchante, ledit projet coûtera au trésor public 80 milliards de centimes.
Dalil S.

