Les employées de l’EURL Bouira-Draps,filiale du Groupe CH, sont passées à l’action, hier matin, en bloquant la RN33 reliant Bouira à Haïzer.
Pendant toute la matinée, elles revendiquaient, haut et fort, le départ du nouveau directeur général de leur unité de production, installé dans ses fonctions 48 heures auparavant. Pour rappel, lundi dernier, les salariées de cette unité de confection étaient entrées en grève illimitée pour s’insurger contre la venue et l’installation de M. Belkhiri Hamid, le nouveau DG. Près de 125 travailleuses ont ainsi investi le bitume pour faire entendre leur revendication. Après plusieurs heures de paralysie du trafic routier, les policiers dépêchés en renfort sur les lieux ont réussi à engager des pourparlers avec les ouvrières protestataires. Ces dernières sont revenues à de meilleurs sentiments et ont décidé de prendre attache avec le wali. Le premier magistrat de la wilaya étant en visite d’inspection, c’est le chef de cabinet, M Berkane, qui les a reçues. Ce responsable aurait pris des engagements fermes pour alerter le groupe CH, dont dépend la filiale Bouira-Draps et porter à leur connaissance la préoccupation des ouvrières. Dans la cour de l’usine, les femmes maintiennent leur piquet de grève depuis 03 jours et affirment qu’elles ne rejoindront pas leurs postes de travail tant que la direction du Groupe CH maintient le nouveau DG installé à la tête de Bouira-Draps. « C’est simple, nous voulons que soit nommé un responsable issu de notre wilaya à la tête de notre entreprise, nous ne voulons plus que cette usine serve les intérêts d’un cercle occulte où d’un clan à des fins inavouées », dira une piqueuse de cette unité. Interrogée sur ce « cercle occulte », on nous révélera que les derniers responsables ayant occupé le poste de directeur général sont sortis en retraite avec « des parachutes dorés ». Propos non vérifiables, mais toutefois repris en chœur par les grévistes. « Nous voulons sauvegarder l’entreprise, car c’est notre unique gagne-pain, pour cela, nous voulons quelqu’un qui redresse la barre, et cette personne doit être de la région, pas un cadre du groupe qui ne connait rien à la gestion comme c’est le cas de ce nouveau DG ». Ce dernier, en effet, nous avait informé lors de son installation chahutée, avoir été auparavant, « directeur technique » au sein d’ALCOST/SPA de Béjaïa. De ce fait, il faut s’attendre à un bras de fer qui risque de s’inscrire dans le temps, au vu de la détermination affichée par les employées de cette EURL.
À noter que jusqu’à l’heure où nous mettons sous presse, les grévistes attendent un signe de la part du Groupe CH et exigent également une commission d’enquête mixte pour éplucher l’historique des dernières années, notamment 2012, période durant laquelle l’entreprise a été déficitaire de plus d’un milliard.
Hafidh B.