Le chef-lieu étouffe

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Le chef-lieu communal de Souk El Tenine, dans la daïra de Maâtkas, est dans tous ses états.

C’est à croire que, dans la région, il n’y a jamais eu de responsables.

C’est d’ailleurs ce que tonnera un transporteur du haut de son camion. Cette « ville », construite de part et d’autre du CW 147, sur moins d’un kilomètre, étouffe chaque jour un peu plus. Les nombreuses stations de fourgons, de taxis et de transport de marchandises, qui n’ont de station que le nom, compliquent la situation. Les stationnements anarchiques, parfois en…3éme position, rendent la circulation, déjà dense, des plus lentes. Pour traverser cet axe routier de quelques centaines de mètres, il faut des nerfs d’acier et une forte présence d’esprit, surtout pendant les journées du marché bihebdomadaire. Rallier la poste ou la polyclinique, sises à l’autre bout de la ville, devient un véritable parcours de combattant. Si par hasard il question de l’évacuation d’un malade en urgence ou d’une parturiente, autant se rendre à l’hôpital de Boghni, distant de plus 12 kilomètres. Pour arriver là-bas, il faut 20 minutes, mais pour joindre la polyclinique, distante de 300 mètres à peine, il faut bien plus, surtout le jour de marché sachant que les agents de la régulation de la circulation n’existent pas. C’est dire qu’une rocade ou une route d’évitement devient des plus urgentes. Concernant l’insalubrité c’est à se demander comment une épidémie ne s’est pas manifestée. Les étalages à ciel ouvert, les rôtisseries au beau milieu du trottoir, des produits alimentaires, dont certains très fragiles, exposés aux gaz d’échappement et à la poussière, présentent surement des risques sur la santé des consommateurs. Du côté du marché à bestiaux, le constat est effrayant. Les vendeurs de volaille égorgent et déplument les poulets à ciel ouvert, sans aucun respect des normes sanitaires et hygiéniques, créant ainsi une situation repoussante et dangereuse. Les animaux errant se disputant les os éparpillés ça et là et créent une atmosphère des plus hideuses et des plus dangereuses. C’est à croire que les services d’hygiène n’existent que sur le papier. Les eaux émanant de multiples fuites, la gadoue en hiver et la poussière en été compliquent la donne. Bien entendu, tout cela avec la bénédiction de l’ADE qui ne réagit pas face à ce chaos. Le bitume disparait, les crevasses se creusent et les investissements consentis par l’état pour le revêtement des routes partent en fumée. Le maire, que nous avons questionné avouera : « La situation actuelle est catastrophique. Toutefois, nous comptons diminuer l’ampleur des bouchons en délocalisant les commerçants ambulants vers le futur marché couvert. Pour ce qui est des fuites d’eau, nous avons, maintes fois, interpellé l’ADE et nous leur avons même proposé de mettre à leur disposition les moyens de l’APC pour réparer ces récurrentes fuites. Hélas, rien n’est fait pour le moment. Cela nous empêche même de réaliser les travaux d’aménagement urbain dont nous venons de bénéficier ».    

Hocine T.

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