Le syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef) réclame « une refonte complète du système éducatif », au lieu des réformes envisagées, et, pourquoi pas, un retour à l’ancien système. C’est d’ailleurs ce qu’a soutenu, hier, le secrétaire général du syndicat, lors d’une conférence de presse animée au siège du Satef à Tizi-Ouzou. Les réformes prévues pour le système éducatif ont fait réagir les syndicalistes, et chacun met en avant ses propositions. Hier, c’était au tour du Satef de s’exprimer par rapport aux réformes annoncées par le ministère. Le secrétaire général du Satef, Amoura Boualem, fera part, lors d’une conférence de presse, tenue hier au siège du syndicat, de son appréhension, et celle des membres du syndicat quand à ces réformes à venir. D’autant plus, expliquera-t-il, que le rapport, établi jeudi dernier à Alger par la commission nationale chargée de l’évaluation des réformes, sur la base de constats établis par les quatre commissions régionales, est jugé trop « superficiel ». Ainsi, expliquera le SG du Satef, « seul quatre points ont été pris en compte dans la synthèse des rapports faite par la dite commission, une façon pour les cadre du ministère de l’Enseignement de baliser le terrain en imposant des limites à travers les points soulevés pour être revus dans le cadre des réformes ». En effet, signalera-t-il, la commission nationale n’a parlé lors de la réunion de jeudi dernier en présence du ministre, que de la révision des programmes, de la formation des formateurs, de l’amélioration des conditions d’enseignement, de la modernisation du fonctionnement pédagogique et administratif. Ceci, au moment où, selon le syndicaliste, de nombreux points demandent à être discuté et remis en cause pour une « étude de fond de la situation ». Pour lui, le travail de la commission a été trop « superficiel et technique ». Ceci, au moment où d’autres points doivent être soulevés, estimera-t-il.
La méthode de l’approche par compétence sera longuement critiquée par le syndicaliste, en présence d’autres membres du Satef. « Du copier-collé depuis un système canadien qui ne sied pas à notre environnement », fera savoir Amoura qui ajoutera que c’est une méthode qui a besoin d’être corrigée et adaptée à notre environnement. Le conférencier profitera de l’occasion afin de rappeler les points que n’a cessé de mettre en avant le Satef. C’est le cas, expliquera le syndicaliste, « de la révision du statut particulier, de la gestion des œuvre sociales, de l’avenir des corps communs de l’éducation que le Satef exige de voir intégrés dans le secteur ». Amoura parlera aussi de l’enseignement da Tamazight, qu’il qualifie de « bricolage », citant l’existence de certaines nominations d’enseignant hors qualification (enseignant d’histoire géographie) en tant qu’inspecteur de Tamazight. Il précisera, néanmoins, que son syndicat n’a pas manqué de déceler une certaine compréhension, voir même un « engagement » de se pencher sérieusement sur les points soulevés par les différents syndicalistes, de la part du ministre de l’Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed. Ce dernier, expliquera le conférencier, « a répondu aux interrogations lors des débats ayant suivi la présentation de la synthèse de la commission nationale ».
Il ajoutera que le ministre a soutenu les points relevés par les participants, notamment ceux relatifs à la surcharge du contenu pédagogique et du volume horaire de chaque matière, entres autres. Le satef souhaite, néanmoins, que la dernière réunion consacrée à l’évolution des réformes, prévue pour le début du mois de juillet prochain, se penchera sur « les problèmes réels posés dans le secteur de l’éducation », dira-t-il.
Tassadit Ch.