La commémoration du 33ème anniversaire du printemps berbère à Tizi-Ouzou a été marquée, hier, par la continuité des festivités initiées par la direction de la culture et le mouvement associatif mais aussi par plusieurs marches organisées à travers les contrées de la région.
C’est le cas notamment à Tizi-Ouzou ou deux processions ont longé les rues de la ville suite aux appels lancés par le RCD et le MAK de Ferhat M’Henni. De nombreux citoyens se sont du reste joints à la manifestation même s’ils avouent ne pas se reconnaître dans la ligne politique des uns et des autres à l’image notamment de grandes figures du mouvement berbère qui ont tenu à marquer leur présence sur la place publique. Parmi eux Mouloud Lounaouçi qui a été très sollicité par les médias au vu de sa stature que tout le monde lui reconnaît. Les marcheurs ont commencé à se rassembler tôt dans la matinée, devant le portail principal de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou d’où la marche devait s’ébranler. Les militants et sympathisants du MAK ont positionné leurs carrés devant alors que ceux du RCD étaient à quelques mètres plus bas. La marche était prévue pour 10 heures, mais elle a pris du retard. On apprendra que les leaders des deux mouvements n’étaient pas encore arrivés. Mais bien avant que la marche ne commence, le ton était donné. Avec des slogans hostiles au pouvoir, et d’autres mettant en avant les revendications identitaires. Pour certains observateurs, ils étaient près de six mille, pour d’autres un peu moins, ou un peu plus. Mais tous s’accordent à dire que la marche était plus imposante que celle de l’an dernier. Ce n’est que vers 11h30 que la masse humaine est arrivée au centre-ville. Tout au long du parcours tracé les marcheurs scanderont les chansons de Matoub et les éternels « Oulach smah Oulach » et « Tamazighth di Lakul », entre autres. D’autres revendications se lisaient sur des banderoles brandies par les marcheurs. Arrivées à hauteur du commissariat du rond point de l’hôpital, les deux marches qui avaient jusque là emprunté le même parcours se séparèrent. Les militants du MAK se sont engagés à travers la grande rue en direction du musée de la ville, alors que ceux du RCD continuèrent leur avancée sur la montée de la Maison de la culture Mouloud Mammeri vers l’avenue Houari Boumédiène. Arrivés devant le musée de la ville, les leaders des deux mouvements se sont exprimés face à leurs marcheurs respectifs. Les discours s’accordèrent à dire que le combat pour la reconnaissance identitaire continue toujours. Vers 13h30, et dans une ambiance sereine comme celle ayant régné tout au long de la marche, les deux mouvements se sont dispersés dans le calme.
Tassadit. Ch.