Le Collectif des Etudiants et Diplômés Amazighs (CEDA) créé le 04/11/2011, a observé un sit-in devant la direction de l’Education, auquel ont pris part, le comité autonome du département de langue et culture amazighes de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, des représentants des syndicats autonomes (SNAPAP et CNAPEST) et des partis politiques, ainsi que des enseignants de Tamazight.
Les dizaines de protestataires ont, par la suite, marché vers le département de langue et culture amazighes à Hasnaoua, scandant « Tamazight langue officielle » ou encore « Pas de reformes sans tamazight », et portant également des banderoles où l’on pouvait notamment lire : « Généralisation de l’enseignement de Tamazight », « Abolition du caractère facultatif pour l’enseignement de Tamazight », « Officialisation de l’usage de la graphie latine» et « ou va tamazight ? », « L’enseignement obligatoire de la langue amazighe ». Une fois devant le portail de l’université Mouloud Mammeri, les protestataires se sont regroupés et des représentants du collectif sont, tour à tour, intervenus. L’un des orateurs déclarera : « Tamazight est un héritage millénaire et, de ce fait, nous avons l’obligation de la sauvegarder pour les générations futures. C’est également notre langue maternelle, une partie indissociable de nous-mêmes et de notre identité ». Un représentant du collectif des diplômés et d’étudiants amazighs, qui est également étudiant en troisième année au département de langue et culture amazighes, nous dira à l’occasion que « cette marche est la deuxième action que nous avons initiée, en collaboration avec le département de langue et culture amazighes, après celle de Bouira, qui a eu lieu le 04/12/2012. Actuellement, nous préparons des actions de protestation à Boumerdes, Bouira et incessamment, nous marcherons à Alger », avant d’enchaîner : « Le plus aberrant est le summum de l’humiliation pour les enseignants et les futurs diplômés en langue et culture amazighes reste, sans conteste, la dispense que les élevés ramènent pour ne pas assister aux cours de Tamazight »
La déclaration qui nous a été remise par le collectif des diplômés et d’étudiants amazighs se présente sous-forme de lettre ouverte adressée au ministre de l’Education nationale et où l’on peux, notamment, lire: « La volonté de l’administration et ses pratiques portent gravement atteinte à l’amazighité de l’Algérie, pour preuve, l’enseignement de Tamazight reste toujours facultatif et non généralisé ni au niveau du primaire, ni au moyen, ni au secondaire, et cela même dans les wilayas où la demande sociale est affichée, à l’instar de Tizi-Ouzou, Béjaïa, Bouira, Boumerdès. Alors que des diplômés et des licenciés en cette langue se présentent quotidiennement aux directions de l’éducation des wilayas, gangrenées par le favoritisme, dont les portes demeurent closes ». Dans le même document, il est également écrit : « M. le ministre, nous attendons et nous souhaitons des initiatives audacieuses et un plan d’urgence pour la généralisation de l’enseignement de Tamazight à tous les niveaux, dès la classe préscolaire, l’abolition officielle du statut facultatif de son enseignement et l’adoption d’une loi qui rendra obligatoire son enseignement dans les écoles, publiques et privées, prélude à la mise en place de moyens adéquats pour assurer un enseignement effectif et généralisé voire une véritable réforme éducative où Tamazight aura sa véritable place ».
Les revendications des protestataires, toujours selon la déclaration du collectif, comportent aussi, « l’usage de la graphie latine dans l’enseignement de Tamazight, notamment dans les régions où elle est utilisée depuis près de 20 ans, la valorisation du diplôme de langue et culture amazighes, l’enseignement obligatoire de la langue amazighe dans les écoles privés et publiques, car étant inscrite comme langue nationale dans l’article 3-bis de la constitution…».
Karima Talis