Les années se suivent et se ressemblent pour la JSK qui ne se relève toujours pas, au grand dam de ses supporters qui ne comprennent plus ce qui arrive à leur équipe fétiche. Jadis roi d’Afrique, le club est devenu, au fil du temps une formation quelconque.
La JSK a perdu de sa grandeur, à tel point qu’elle ne force plus le respect, même de la part de clubs moins huppés de la ligue1. Faut-il rappeler que cette saison, par exemple, la JS Saoura, nouveau promue de la division une a attendu la venue de cette même JSK, menée à l’époque, soit au début de saison,, par l’Italien Fabbro, pour signer sa première victoire. Depuis, les camarades de Belkalem ont connu des mûres et des moins vertes. Ils ont perdu tant de points, autant à domicile qu’à l’extérieur. Au finish, la JSK ajoute à son « palmarès » une autre saison à blanc. Mais quel est donc « le secret » de cette descente aux enfers qui n’en finit pas ? C’est la question que se posent supporters et amoureux du club. Les observateurs et les spécialistes de la chose sont unanimes à dire, de leur côté que c’est surtout la stabilité qui fait défaut à la JSK. Il est vrai que seul le poste de président n’a pas connu de changement de responsable. Sinon, l’entraineur, les adjoints, les entraineurs de gardiens et autres membres du staff techniques changent constamment. C’est devenu légion à la JSK, et l’on croirait qu’on y travaille par trimestre. Sinon, comment expliquer qu’elle commence la saison avec un entraineur, pour la terminer avec un autre. Cela fait partie, en fait, des nouvelles traditions du club. Il faut dire que c’est toujours l’entraineur qui porte le chapeau des débâcles que la formation collectionne. Comme le ridicule ne tue pas, l’éternel président Hannachi, qui aura consommé plus de 40 coachs depuis sa prise en main des destinées du club en 1993, porte aux nues chaque entraîneur qu’il amène avant qu’il ne le descende en flammes pour le pousser vers la sortie. Tous les entraineurs, qui se sont succédés à la tête de la barre technique de la JSK, ont quitté le navire par la petite porte, après avoir été reçus avec des fleurs et présentés comme les messies tant attendus. Le dernier à avoir connu cette mésaventure est Nacer Sandjak. Avant lui, Fabbro et une dizaine d’autres. Comme dirait l’autre, même Mourinho sera critiqué avec ce président. Est-ce donc vraiment Moh Cherif qui est le mal de la JSK, pas forcément car, personne ne peut nier que sous son règne, les Jaunes et Verts (devenus aujourd’hui Noir et Jaune, et on sait plus quelle couleurs encore) ont gagné des étoiles. Les personnes qui ont eu « l’honneur » de travailler dans le club, du moins ces quelques dernières années, sont unanimes à dire que l’entourage du club n’est pas sain. Plus d’un estime, en outre, que mêmes les supporters ont une part de responsabilité dans cette situation. « Les inconditionnels du club ne s’impliquent plus. En fait, la JSK possède actuellement des spectateurs, c’est tout », estime un sexagénaire qui se rappelle qu’à l’époque du JUMBO-JET, et même après, les supporters de la JSK exigeaient des résultats en envahissant le stade pour secouer les joueurs et exiger des résultats. Il est vrai qu’au jour d’aujourd’hui, ce n’est plus le cas. On vit plus dans l’espoir et la nostalgie que dans la réalité. A chaque fin de saison, on se dit que la prochaine sera la bonne, croyant aux déclarations du président, mais à l’arrivée, c’est toujours pareil. Et le prestige de la JSK reçoit coup sur coup. Aujourd’hui, elle est à genou. Et si bricolage continue, elle risque de « s’aliter ». Déjà que la saison passée, et celle d’avant, elle s’en est fallu de peu. Elle n’a sauvé sa peau de la relégation qu’au dernier souffle de l’exercice. Le sous-marin Jaune doit absolument retrouver des couleurs, car au rythme où vont les choses, le pire est à craindre. L’écrasement est éminent. Espérons, cependant, que le plus dur est passé et que le cauchemar ne s’allongera pas. Cela étant dit, la JSK doit se secouer pour mettre un terme à ce bricolage qui dure. Elle doit retrouver son lustre d’antan, et pour ce faire, elle doit d’abord retrouver sa sérénité et, surtout, sa stabilité sur tous les plans, à commencer par le staff technique et les joueurs, aussi. Doit-on signaler que la JSK, qui a consommé une quarantaine d’entraineurs depuis 1993, a vu déferler des centaines de joueurs rien que ces quelques dernières années. Au début de la saison écoulée, une douzaine de joueurs sont venus remplacer autant d’éléments partis vers d’autres cieux. L’on se demande que sera la JSK si les Zafour, Belkaid, Bendahmane et autre Gaouaoui, Hamlaoui, de la génération 2000, qui continuent encore à faire les beaux jours des autres formations, étaient toujours à Tizi-Ouzou ? Ces derniers sont partis au summum de leur forme, à l’instar d’ailleurs d’autres joueurs. D’ailleurs, dans pratiquement chaque club d’Algérie, on retrouve au moins un joueur passé par la JSK, devenu comme un réservoir pour d’autres. Les nostalgiques se rappellent qu’un joueur ne pouvait vêtir le fameux maillot Jaune et Vert que s’il était vraiment talentueux et que si l’on était certain qu’il ramènerait un plus au club. Maintenant, ils viennent de partout, avant de repartir après avoir soigné leur CV avec cette aubaine d’avoir joué à la JSK. Qu’avaient-ils donné en contrepartie au club ? Rien, si ce n’est de salir son image à travers les écarts de discipline qui se répètent. Inutile, d’ailleurs, de signaler ces cas. Les Mekkaoui, Belakhdar et Maïza pour ne citer que ceux-là peuvent espérer jouer dans n’importe quel club huppé du championnat national, rien que pour avoir un jour porté le maillot dans ce prestigieux club qu’est la JSK. Une JSK qui n’est, quant à elle, protégée jusque-là que par le saint Sidi Belloua. Mais jusqu’à quand ?
M.O.B.

