Comment annoncer une maladie grave ?

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Le centre hospitalo-universitaire Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou a organisé hier, une journée de formation continue ayant pour thème « l’annonce d’une maladie grave ». Le professeur Mohamed Lamara a longuement insisté dans sa communication sur le rôle du médecin traitant dans l’annonce d’une maladie grave. « Etant partie prenante dans le traitement, c’est à lui et à lui seul d’annoncer le diagnostic ». Selon le conférencier, l’annonce d’une maladie grave n’est pas une mince affaire car la vie du patient en sera perturbée. « N’oublions pas qu’une grave pathologie fait planer le spectre de la mort sur le malade et, de ce fait, ne doit pas être prise à la légère », dira le Pr Lamara qui ajoutera que « ce n’est pas au généraliste de l’annoncer, même si c’est à lui qu’incombe la tâche de rédiger une lettre à son patient et de l’orienter vers un spécialiste de sa pathologie ». « L’annonce doit être faite dans la totale sérénité jamais par téléphone, ou en ironisant, il faut le faire avec une certaine apathie et se consacrer entièrement à l’annonce, et déroulé tout de suite le traitement à suivre », dira le conférencier, selon lequel un médecin doit susciter de l’espoir chez son malade et le maintenir durant toute la duré du traitement. « Il faut obligatoirement que le patient sache qu’il y a toute une équipe derrière lui. Il faut impérativement établir une relation de confiance médecin-malade. Dans cette phase difficile pour le malade, il faut entretenir l’espoir, car il fait réellement vivre, surtout chez une catégorie de patients qui sont plus croyants que d’autres », dira le Pr Lamara.  Dans son intervention, le communicant soulignera que plus tôt le diagnostic est établi, plus le malade aura des chances de guérir, surtout dans le cas des pathologies comme le cancer. Il abordera également les épreuves, physiques et psychologiques, des traitements et des effets secondaires, qui sont, selon lui, également un cap difficile à franchir. Le professeur soulignera, par ailleurs, la nécessité d’aller vite vers l’informatisation des dossiers médicaux, pour une meilleur prise en charge de la pathologie, et d’ouvrir des centres de soins palliatifs, qui sont des soins actifs délivrés dans une approche globale à la personne atteinte d’une maladie grave, évolutive ou en phase terminale. « L’objectif de ces soins palliatifs étant de soulager les douleurs physiques et les autres symptômes, mais aussi de prendre en compte la souffrance psychologique, sociale et spirituelle des malades », dira le professeur.  Le psychologue est aussi d’un grand soutien au patient, car le dialogue contribue à le faire traverser cette phase difficile et l’amène à parler de son mal et de sa douleur et de rapporter certaines informations au thérapeute pour l’aider dans le traitement de la maladie. Le professeur a, enfin, insisté sur le rôle de la famille, qui est le repère du malade et le pilier dans son traitement, car l’hôpital est froid et impersonnel. Aussi, des associations comme « El Amel », très actives sur le terrain selon le professeur, ont un rôle de soutien psychologique et financier à jouer, car ils perçoivent des subventions de l’Etat et les mettent au service des malades en difficulté.

Karima Talis

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