L’ancienne ministre déléguée chargée de la Solidarité nationale du temps du gouvernement de Belaïd Abdeslam, Saïda Benhabylès en l’occurrence, a animé hier, une conférence ayant pour thème « les acquis de la femme algérienne après cinquante ans d’indépendance », organisé par l’organisation nationale de jeunes, au niveau de la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou. Pour ce qui est de la situation de la femme algérienne, la conférencière dira que « tout le monde reconnaît que le statut de la femme algérienne s’améliore de jour en jour, grâce au fort pourcentage de scolarisation et à son implication dans la vie sociale et politique du pays. Son rôle dans la lutte contre le colonialisme et sa résistance contre le terrorisme, ainsi que sa participation dans la construction de la paix et la réconciliation nationale est édifiante ».
La communicante a élargi le débat vers ce qui ce passe actuellement sur la scène internationale et sur les dangers que cela représente pour la souveraineté et le devenir de notre pays. Dans ce sens, elle déclarera: « Aujourd’hui, nous sommes appelés, femmes et hommes, quelle que soit notre appartenance partisane, à demeurer vigilants et mobilisés pour préserver et renforcer nos acquis, à travers des réformes qui nous permettront d’approfondir notre processus démocratique (…) la crise profonde qui secoue le monde arabe et le sahel nous incite à redoubler d’efforts pour mener à bien nos réformes, loin de toutes démarches qui remettraient en cause la paix et la stabilité dans notre pays ». Loin de soutenir les dictatures et les pouvoirs qui sont en place dans certains pays arabes dont les peuples se sont révoltés, Mme Benhabylès expliquera que « le malaise social est réel, mais le problème réside dans le fait que ces révoltes aient été exploitées et instrumentalisées à des fins géostratégiques et économiques servant les intérêts de certains pays. Et deux ans après les débuts de ces événements, apparaissent, pour ceux qui ont un esprit de discernement, les tenants et les aboutissants de cette mise en scène de révolutions pilotées de l’étranger ». Selon la conférencière, « la crise profonde que connaît le Mali est la conséquence directe de l’intervention de l’OTAN en Libye, censée être, selon Sarkozy et B. H. Lévy, le printemps du peuple Libyen, à qui on avait promis un avenir radieux. Malheureusement, non seulement la Libye est devenue un champ de ruines où règnent le chaos et l’obscurantisme suite à la prolifération d’armes et de terroristes, mais c’est toute l’Afrique de l’Ouest et les pays avoisinants, comme l’Algérie, qui sont menacés par le terrorisme international. L’attaque d’In Amenas en est un exemple édifiant ». Par ailleurs, et en marge de la conférence, Mme Benhabyles a annoncé que deux ouvrages, dont elle est co-auteur, ayant pour intitulés « La face cachée des révolutions arabes » et « Le vilain petit Qatar! », viennent de paraître.
Karima Talis