Selon le professeur N. Zidouni, chef de service de pneumologie au CHU de Beni Messous, qui a donné hier, une communication à l’occasion de la deuxième rencontre des pneumologues de la wilaya de Béjaïa à l’université de Targua Ouzemour, la qualité de l’air s’est sérieusement détériorée depuis quelques années dans les pays en développement, dont l’Algérie, pour deux raisons essentielles, elles-mêmes induites par les déplacements massifs des populations vers les grands centres urbains : «L’industrialisation rapide et souvent anarchique et l’augmentation croissante du parc automobile ont eu pour conséquence la détérioration de la qualité de l’air dans ces pays», a-t-il dit, sans signaler que cette situation reste inconnue ou insuffisamment étudiée pour connaître son impact sanitaire. Le peuplement du littoral est une conséquence de l’industrialisation des villes qui, à son tour, altère la qualité de l’air par les émissions de gaz nocifs pour la santé. Le facteur industriel n’est cependant pas, selon le professeur, la cause principale de la pollution de l’air. C’est le secteur des transports qui pollue le plus avec 45% du taux global de pollution. Pour la prévention, il est donc impératif, d’après le spécialiste, de réduire la pollution par les moyens mis en œuvre jusque là dans les pays les plus avancés, à l’exemple du covoiturage ou encore la réduction de vitesse. Concernant le secteur industriel, lequel constitue dans notre pays 35% du taux de pollution, le professeur estime que nous pouvons envisager un développement économique tout en protégeant l’environnement. S’agissant de l’impact de la détérioration de la qualité de l’air sur la santé publique, et toujours selon le même communiquant, les maladies respiratoires sont dans la plupart des cas liées, à la pollution et au tabagisme et, dans une moindre mesure, aux agents naturels tels que les pollens, les poils d’animaux et d’autres agents pathogènes. Outre l’intervention du professeur, la rencontre d’hier, a vu l’intervention du plusieurs spécialistes des maladies respiratoires, autour, notamment, du thème du cancer bronchique et de sa prise en charge dans notre pays. Un mal souvent lié au tabagisme mais dans lequel la pollution a son mot à dire.
M.H.Khodja