Les travailleurs, activant dans le cadre du pré emploi et du filet social, ne décolèrent pas et le font savoir. Un mois après leur manifestation du 15 avril dernier, des dizaines d’employés, issus des différents secteurs de l’administration publique, à travers la wilaya, ont organisé dans la matinée d’hier, un sit-in devant le siège de la wilaya de Bouira. Cette action est chapeautée par le Syndicat national autonome des personnes de l’administration publique (SNAPAP). Les protestataires, à leur tête les employés contractuels de l’université Akli Mohand Oulhadj de Bouira, ont crié leur indignation, quant à ce qu’ils ont qualifié de « politique de marginalisation ». Ils ont, tout au long de leur rassemblement, dénoncé la « politique de l’exclusion et du mépris », dont ils se disent victimes. « Nous sommes condamnés à rester d’éternels marginalisés. Nous n’avons aucun avenir !», ont-ils scandé. Les contestataires brandissaient à bout de bras des pancartes, où on pouvait lire : « Pré emploi = précarité », « Où sont nos droits ? », ou encore « Non à l’exploitation ». Un des initiateurs de ce mouvement prendra, par la suite, la parole, afin de rappeler les principaux points de leurs revendications, notamment l’article 55 de la constitution algérienne. Ce texte de loi, stipule que « Tous les citoyens ont droit au travail. Le droit à la protection, à la sécurité et à l’hygiène dans le travail, est garanti par la loi, Le droit au repos est garanti, la loi en détermine les modalités ». Devant les médias présents, ce coordinateur syndical insistera sur le fait que leur mouvement est « apolitique » et « qu’ils ne roulent pour aucune formation politique ». Ensuite, l’orateur mettra en évidence, dans son discours, « le manque de volonté» des autorités publiques pour régulariser leur situation et de mentionner, également, « l’échec » des autorités en matière de politique d’emploi. Des slogans hostiles ont été scandés tel que « Ya Si Louh, akhdem wela rouh ! ». Dans un communiqué remis aux autorités locales, dont une copie nous a été remise, les employés réclament, entre autres, « l’intégration immédiate et sans conditions de tous les travailleurs opérant dans le cadre du DAIP, le gel de tous les concours de recrutement en attendant la régularisation de tous les employés, consacrer une allocation chômage aux nouveaux diplômés…». Par ailleurs et au même moment, une cinquantaine d’agents de sécurité relevant de la station d’épuration des eaux usées d’Oued Dhous, tenaient un sit-in devant le siège de la wilaya. Ces manifestants, qui se disent « laissés pour compte », réclament leur intégration au sein de l’Office national de l’aménagement. Selon certains agents rencontrés, après que leur entreprise de gardiennage a déposé le bilan le 30 avril passé ils se sont vite retrouvés à la rue, sans aucune ressource financière : « Nous demandons à l’ONA de nous intégrer. On nous a injustement mis sur le carreau », ont-ils déclaré.
Ramdane.B