Trente-trois années sont passés après l’avènement du Printemps Berbère, exigeant sur fond de protestation, la démocratie et la reconnaissance de Tamazight. Depuis, il ne se pas passe pas une souvenance des événements d’Avril 80, sans que ne soit réitérée l’exigence de l’officialisation de Tamazight. Depuis aussi, et au lendemain du boycott scolaire, Tamazight est introduite à l’école et sera, après les événements du Printemps noir, reconnue constitutionnellement comme langue nationale. Seulement, s’agissant de son enseignement, il n’est pas, et c’est le moins que l’on puisse dire, des plus reluisants. Alors qu’il était, au tout début, assuré dans 16 wilayas, il perd du terrain et ne sera essentiellement assuré qu’en Kabylie, avec toujours cette menaçante épée de Damoclès que représente le caractère facultatif qu’on lui accole. Il est évident que cet état de fait ne prendra fin qu’avec l’officialisation de tamazight, l’une des rares revendications qui fait l’unanimité dans les différents fragments de la société et, à l’exception de la mouvance islamiste, dans les différentes tendances politiques. La révision probable de la constitution, prévue pour bientôt, est une opportunité que saisira la société à travers mouvement associatif et autres collectifs pour revendiquer l’officialisation de Tamazight. Ainsi, la commémoration du Printemps berbère, coïncidant avec un contexte politique approprié n’a pas manqué de mettre en exergue la revendication de son officialisation lors de la prochaine révision constitutionnelle. La veille de ce même anniversaire, le Collectif Nationale Autonome pour l’Enseignement de Tamazight, à travers son porte-parole Hamid Deradj, avait estimé que « l’officialisation de Tamazight est inéluctable ». Le CNAET estime aussi que « l’Algérie ne doit pas rester à la traîne de nos voisin : le Maroc et la Libye » Toujours à la veille de la commémoration du 33ème anniversaire, une pétition est lancée par des universitaires et d’anciens militants de la question identitaire. Les initiateurs de la pétition expliquent qu’« à la veille de la célébration du 20 avril 1980, date symbole contre la répression du Printemps amazigh, à quelques mois d’une révision probable de la Constitution et suite aux échanges nombreux avec des militants berbéristes et des droits de l’Homme, nous avons décidé de soumettre cette pétition pour l’officialisation de la langue amazighe». Parmi les signataires de la pétition on retrouve, entre autres, Saïd Chemakh, Saïd Khelil, Hacène Hireche, Idir, Madjid Soula… Les étudiants du département de langue et culture amazighes de l’université Mouloud Mammeri avait symboliquement choisi la journée du 19 mai (journée de l’étudiant) pour revendiquer l’officialisation de Tamazight. Une action de même nature avait été initiée par le département de langue et culture amazighes de l’université de Bouira, le 10 décembre 2012. Pour rappel, la marche de protestation avait enregistré une affluence sans précédant. D’autres actions revendiquant l’officialisation de Tamazight sont prévues dans les jours à venir, nous affirme le porte-parole du CNAET. Reste à savoir si l’Etat, à la traîne par rapports à nos voisins, restera sourd à cette revendication légitime.
Salas O. A.