15 ans de prison pour avoir tué son neveu

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Au prononcé du verdict qui est de 15 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son neveu L. K., L.M.S. est resté de marbre.Car, estime-t-il au cours de son procès qui s’est déroulé hier au tribunal criminel de Bgayet, le meurtre qu’il a commis et la peine qu’il va subir ne sont rien à côté de ce qui serait arrivé à la famille s’il n’avait pas pris “les disposions qui s’imposaient”.Au président du tribunal qui lui demandait s’il regrettait son geste, l’accusé, âgé de 76 ans au moment des faits, a répondu : “Non, je ne regrette rien, car j’ai évité la destruction de la famille”. La “destruction” de la famille, c’est son neveu L. K. âgé de 43 ans qu’il soupçonne depuis d’avoir un comportement “pas normal” avec ses deux filles célibataires âgées de 38 et 41 ans. Ses doutes se sont confirmés lorsque le matin du 12 juillet 2004, alors qu’il se trouvait dans son jardin près de la maison, arrosant ses plantes, il a surpris le fils de son frère en train de faire des gestes révélateurs de ses intentions malhonnêtes à ses deux filles. Il leur faisait signe de s’éloigner pour se mettre hors du champ de vision de leur père à qui rien n’a échappé de la scène.Il rentre alors chez lui, s’empare d’une canne faite d’un fer rond d’une grosseur appréciable et d’un grand couteau de marque Opinel, l’ouvre et met l’anneau de sécurité pour que la lame ne se ferme pas sur ses doigts, et attend le moment propice pour passer à l’action. Il est environs 13 h 30 lorsque, ce jour-là, au village Hamam, dans la commune d’El Flaye, L. K. en rentrant chez lui, emprunte le passage large de 2,4 mètres seulement et commun aux deux maisons (la sienne et celle de son oncle). C’est le moment et le lieu que choisit L.M.S. pour “laver son honneur”. Au moyen de la canne en fer, il frappe la victime d’abord au pied pour l’obliger à s’arrêter et à se baisser, il sort ensuite son couteau déjà ouvert et le lui plante plusieurs fois dans le ventre. Il ne s’est arrêté que lorsque son fils, attiré sans doute par les bruits et les cris, lui dit que cela ne sert à rien de donner des coups, la victime est déjà morte.Dans son réquisitoire, le procurer a requis, pour punir ce crime, la réclusion criminelle à perpétuité. L’avocat de la défense s’est surtout employé dans la plaidoirie à remettre en cause l’expertise médicale mise un exergue par le procureur et selon laquelle l’accusé serait dangereux pour la société. Il a ensuite demandé pour son client, qui est selon lui sain de corps, et d’esprit, de larges circonstances atténuantes. Après délibération, les jurés ont retenu une peine de 15 ans de réclusion criminelle. Quant à l’indemnisation de la partie civile, elle s’établit comme soit : 80 000 DA par la veuve de la victime, 50 000 DA pour chacun de ses 3 orphelins, 30 000 DA pour son père et 10 000 DA à chacun de ses 3 frères.Le condamné dispose d’un délai de 8 jours pour faire appel.

B. Mouhoub

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