«Je mets en garde l’administration, le gouvernement et les partis du pouvoir contre d’éventuels dérapages qui découleront de l’issue des élections partielles en Kabylie». Karim Tabbou, porte-parole du FFS qui a animé, hier, une conférence de presse au siège national du parti pour dresser le bilan de la campagne électorale qui s’achève aujourd’hui, a haussé le ton qui s’apparente à une menace de manifestation publique en cas «de fraude».Le responsable du parti de Hocine Aït Ahmed, qui sent déjà la fraude avant la tenue du scrutin, persiste et signe en affirmant qu’il a formulé, là, une menace. D’ailleurs, répondant à la question de savoir si c’est une menace ou une simple appréhension, Karim Tabbou répondra qu’il s’agit «plutôt des deux à la fois». Ceci découle, a-t-il tenu à préciser, du fait que son parti est «serein» et «confiant» quant à l’issue des élections. Preuve en est, selon le conférencier, «l’engouement sans précédent des citoyens, surtout des jeunes» aux meetings organisés par son parti. Une mobilisation qu’il considère suffisante pour crier victoire a priori.Refusant de s’inscrire dans le défaitisme, à l’instar de son rival du RCD, Tabbou énumérera des «exemples d’une fraude précoce». A ses yeux, l’administration a commencé «à frauder avant la campagne électorale». Comment ? Le responsable du Front des Forces Socialistes citera, pour exemple, «des facilités accordées aux partis du pouvoir pour constituer leurs listes». Ces partis ont, selon ses dires, affiché «un appétit énorme» pour «prendre les localités de la région». Tabbou citera aussi des «pressions exercées sur les moudjahidine en amputant leurs pensions».Sur un autre registre, Karim Tabbou a signifié que son parti n’est pas prêt à une alliance politique avec le RCD. «Toute alliance doit se faire sur la base d’un pacte politique concerté et non sur des relents régionalistes ou tribalistes». Réponse claire pour Saïd Sadi qui a appelé à une alliance conjoncturelle en Kabylie.Ali Boukhlef
«Je serai du DRS le jour où je demanderai mon adhésion au RCD»Répondant aux accusations du chef du RCD, Karim Tabbou a eu cette réponse claire : «Le jour où je demanderai ma carte d’adhérent au RCD, les gens pourront alors dire que je suis effectivement un agent du DRS». Encore plus virulent, Tabbou a déclaré que «certains se sont attribués le titre de démocrate sur la base de leur opposition à l’islamisme». Comme quoi, le rapprochement n’est que dans les discours.
A. B.