Les citoyens du village Issiakhen Oumeddour, dans la commune de Tizi Ouzou ont procédé hier- matin, au blocage de la RN 12 pour manifester leur colère contre le chômage et pour réclamer un meilleur cadre de vie au niveau de leur localité.
Dés 7 heures du matin, les jeunes manifestants ont mis des barricades à la sortie de la zone industrielle Oued Aissi et à l’entrée de l’hôpital psychiatrique Fernane Hannafi empêchant tout véhicule de passer dans les deux sens sauf dans le cas d’urgence. Des milliers de citoyens, dont des travailleurs et des étudiants qui empruntent quotidiennement cet axe névralgique de la wilaya de Tizi Ouzou ont dû se rabattre sur le système D pour se rendre au chef- lieu de wilaya. En effet, les citoyens ont été contraints de marcher à pied, environ un kilomètre de la Zone industrielle jusqu’à la station de l’Université de Oued Aissi pour prendre ensuite le bus à destination de la ville. Une situation qui a durée jusqu’à 11 heures après que les manifestants aient décidé de lever les barricades du fait qu’ils aient transmis leurs doléances aux représentants des autorités locales dépêchés sur les lieux.
A notre arrivée sur les lieux, aux environs de 9h30, les manifestants attendaient l’arrivée d’une délégation venue de Tizi Ouzou afin de lui soumettre sa plate forme de revendication. La délégation, composée du chef de cabinet du wali, du chef de Daira, du Directeur des mines et de l’industrie et du représentant de la direction de l’emploi, n’a pas tardé à faire son apparition sur les lieux de la manifestation. Sur place, une réunion de travail a été improvisée. Les représentants des villageois ont expliqué aux responsables de la wilaya,les doléances des citoyens d’Issiakhen Oumeddour. « Nous souffrons d’une marginalisation à tous les niveaux. Notre village est délaissé par les autorités, pourtant nous n’avons jamais cessé de vous alerter sur notre situation » clame le responsable du village à l’adresse de la délégation officielle. Avant de procéder ensuite à l’énumération point par point des principales revendications,à savoir le raccordement en gaz de ville, le problème de l’électricité l’assainissement, l’état dégradé de la route, l’aide à l’auto construction, la résorption de l’habitat précaire, l’insécurité… mais le point qui tenait plus à coeur les jeunes est celui de l’emploi. « Messieurs les responsables, nous vivons un situation paradoxale. Notre village est situé à proximité de la zone industrielle de Oued Aissi qui compte une dizaine d’entreprises et de sociétés mais malheureusement, nos jeunes souffrent du chômage. Ce n’est pas normal que des entreprises implantées à un jet de pierre de notre village ne recrutent aucun jeune de chez nous, alors que chaque jour que Dieu fait, des dizaines de postes d’emploi sont accordés pour des personnes venues d’autres contrées. Cette situation ne doit plus perdurer et on réclame notre part en postes d’emploi » clament en chœur les jeunes à l’adresse du représentant de la direction de l’emploi. Ce dernier qui est revenu sur les nouvelles dispositions pour l’emploi des jeunes annoncé lors du dernier Conseil des ministres a exhorté les jeunes chômeurs à s’inscrire au niveau du bureau de la main d’œuvre car insiste t-il, aucune demande ne peut être accordée sans la présentation de la fameuse carte de demandeur d’emploi, tout en les invitant à une réunion au niveau de la Direction de l’emploi pour la journée d’aujourd’hui.
Concernant le point relatif au gaz de ville, le Directeur des mines et de l’industrie, présent également sur place et après avoir écouté attentivement les points soulevés par les villageois, a tenu la promesse de mettre en service le gaz dés jeudi prochain car dit-il, le retard est dû à des contraintes de sécurité sans plus. « Je vous promets que tout sera réglé au plus tard jeudi prochain. Pour ce qui est du problème de la ligne électrique qui constitue un danger pour les citoyens de votre village, et celui de la chute de tension, la Sonelgaz va procéder à la mise en service d’un nouveau poste et tout va se régler définitivement » indique le DMI qui a également promis de prendre en charge le cas des foyers non encore électrifiés au niveau du village. Des promesses que les manifestants espèrent voir se concrétiser sur le terrain.
Ali Chebli