Le directeur de la clinique Sbihi relevé de ses fonctions

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La clinique d’accouchement « Tassadit Sbihi » de Tizi-Ouzou a un nouveau directeur depuis avant-hier. Il s’agit de M. Amrar Mohand, un ancien gestionnaire du secteur de la santé qui a déjà officié par le passé au niveau des directions des établissements hospitaliers de Larbaâ N’Ath Irathen et d’Azazga, avant d’être nommé comme directeur de l’hôpital de Bordj Ménaïel puis de celui d’Azeffoun, son dernier poste avant qu’on lui fasse appel pour prendre, désormais, les destinées de Sbihi.  Il a été officiellement installé dans ses nouvelles fonctions, jeudi en milieu de matinée, par le nouveau directeur de la santé M. Farid Salmi, qui a, semble-t-il, décidé de prendre les choses en main et de passer à l’action pour réactiver le secteur, en état de déliquescence dans la wilaya. À commencer par la réhabilitation de l’image de la clinique Sbihi, sérieusement écorchée par les nombreuses affaires qui ont éclaboussé l’établissement ces dernières années. Même s’il se veut réservé puisque c’est à peine s’il a confirmé le changement à la tête de la dite clinique, le nouveau DSP est visiblement déterminé à donner un signal fort à certains responsables du secteur, gagnés par un désintéressement effarant, qui a mis très à mal les structures sanitaires, ouvertement décriées par les citoyens au niveau local. Ce n’est pas, en effet, par hasard que l’on a collé le sobriquet de « mouroir » à la clinique Sbihi… La gestion décriée de l’établissement, notamment l’absentéisme du personnel spécialiste, a certainement rajouté une couche au tableau noirci de cette structure, qui a d’ailleurs récemment fait l’objet d’une commission d’enquête diligentée par le ministre de la Santé Ziari, suite à l’affaire des quatre parturientes décédées en l’espace d’un mois. A ce sujet, et même si rien n’a été encore dit sur les conclusions du rapport remis par les inspecteurs dépêchés à Tizi-Ouzou, il n’empêche que le fait que le ministère ait donné son aval pour ce changement, plaidé dit-on, par le nouveau DSP personnellement, indique que le dit rapport n’a aucunement été en faveur du directeur sortant. Ce dernier a, d’ailleurs, assure une source avisée, été « mis en congé en attendant qu’il fasse valoir ses droits à la retraite… ». En somme, une fin de mission simple et précise. « Pour diriger un établissement comme Sbihi, il faut d’abord faire preuve de beaucoup de rigueur et d’autorité. La maîtrise de la gestion ne doit pas être en défaut, non plus. C’est carrément le seul établissement de génécologie au niveau régional où les parturientes de plusieurs wilayas convergent. Ce n’est certes pas facile de faire face à un tel afflux, quasiment quotidien, mais il faut toujours faire le maximum. Et il ne faut surtout pas perdre de vue que c’est une clinique d’urgence.  Il faut donc que l’établissement soit prêt, à tout moment, à prendre en charge des patientes, dans tous les cas de figure, y compris lors des complications ou face à un nouveau né qui viendrait au monde dans un état des plus pesants», commente notre source. Voilà des « détails » qui n’ont, peut-être, pas été pris en compte par l’ancienne direction, ou pas suffisamment en tous les cas, pour que en arriver là. A ce niveau flagrant de manquements, qui ont vraisemblablement, en partie, eu raison d’abord du DSP, relevé pour rappel en premier le mois dernier. Puis du directeur de l’établissement, envers qui le premier nommé a été pour une raison ou une autre, au moins complaisant, au pire complice…                                                      

 Samira Bouabdellah             

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