Vivre et ne pas se laisser mourir

Partager

Par Ali BOUDJELIL

La plupart des coronavirus sont saisonniers. Mais des fois, ils ont des lubies, ils se comportent comme un enfant qui pleure pour avoir un jouet, jusqu’à interpeller des chefs d’États qui réunissent leurs ministres pour décider de l’urgence de fermer les lieux où se retrouvent écoliers, étudiants, stagiaires et « tolbas » et théologiens. Ainsi donc, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a décidé de la fermeture des écoles de l’enseignement primaire, moyen et secondaire, à partir de jeudi 12 mars 2020 jusqu’à la fin des vacances de printemps. La décision, qui recueillerait à coup sûr des centaines de milliers de « Jaime », intervient comme mesure préventive pour éviter la propagation de la pandémie du coronavirus, est-il précisé.

Évidemment, les premiers à exulter sont ces bons petits écoliers qui applaudissent souvent quand leur enseignant ne vient pas gesticuler devant leur estrade. Cependant, ils doivent savoir que les jardins d’enfants seront aussi fermés. Quant aux amoureux de la balle ronde que Pelé et Zidane ont fait aimer, ils sont presque mis en quarantaine. «Il faudra quelques mois avant d’avoir un éventuel antiviral», selon l’Institut Pasteur de Lille. Donc, si ce virus, possible conséquence de la mondialisation, se refuse à se faire virer, l’on assistera indubitablement au retour de comportements que l’humain a oubliés depuis qu’il a compris qu’il pouvait se déplacer avec ses membres inférieurs pour laisser ses mains faire autre chose comme prendre un jour un stylo. Cette pandémie ne risque-t-elle pas de nous contraindre à aimer par télépathie ?

Des pays d’Europe consacrent de larges colonnes et de bonnes minutes dans leurs médias pour dire qu’il ne faut désormais plus approcher un être cher, surtout s’il descend d’avion, et que se laver les mains à longueur de journée contribuera à stopper cette pandémie. «Peut-on espérer sa fin au printemps, comme on l’entend dire ?», titrait-on quelque part. Si des prêches à huis-clos sont décidés, il y a grand espoir de voir ce virus qui vide quitter nos terres et rejoindre le ciel en ce prochain mois qui s’ouvre avec son gai poisson. Ce virus, qui aura fait oublier, pour certains, les méfaits de la cigarette, des drogues et psychotropes, des violences routières et de biens de maladies qui tuent, fait aimer la vie tout de même, puisque les bavettes se vendent sur les trottoirs.

A. B.

Partager