«Les importations ont tué les petits fellahs !»

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Le bureau de wilaya de l’Union nationale des Paysans algériens (UNPA), a organisé hier, à la Maison de jeunes Mohamed Issyakhem de Bouira, son assemblée générale, dans le but de préparer la future campagne des moissons. Les différents participants ont été invités à exposer leurs problèmes aux représentants de cet organisme agricole. Les nombreux intervenants ont, à l’unanimité dénoncé «la marginalisation», dont-ils se disent victime. D’ailleurs, M. Chérif Ould Hocine, député à l’APN et membre de cette organisation, n’y est pas allé de main morte pour fustiger les conditions «misérables» qui étouffent selon lui les agriculteurs. « Je vais être franc avec vous, vous êtes marginalisés et vous n’êtes pas considérés à votre juste valeur! », lancera-t-il à l’assistance. Il affirmera que les fellahs de la région souffrent de beaucoup de carences et sont livrés à eux même. Cependant, M. Ould Hocine a tenu à encourager les paysans à « travailler davantage et à s’imposer par leur sérieux ». Il rappellera que l’UNPA, depuis sa création, n’a lésiné sur aucun effort ni aucun engagement pour leur venir en aide : « N’oubliez jamais que notre Union est la vôtre. C’est de vous qu’elle puise sa force et qu’elle tire toute sa légitimité », a-t-il martelé. Abordant le sujet des importations fruits et légumes et surtout des viandes, notamment à l’approche du mois sacré du Ramadhan, le député s’emporta contre ce procédé le qualifiant de « meurtrier» des petits fellahs : « Ils (l’Etat NDLR), encouragent l’importation d’Inde, du Brésil et d’autres pays, aux dépens de nos produits. Les importations tuent nos agriculteurs (…), il faut se rendre à l’évidence, nos fellahs sont pénalisés par une politique agricole désaxée et non structurée ».  Profitant de cette rencontre, l’intervenant affirmera tirer la sonnette d‘alarme contre les affres de la spéculation et ses instigateurs, tout en dédouanant par la même occasion les agriculteurs du phénomène des hausses des prix durant le mois de carême : « La spéculation fait rage dans ce secteur. Certains profitent de cette période pour enflammer le marché l’Etat doit mettre un terme à ce fléau. En notre qualité de représentants du peuple à l’Assemblée nationale, nous œuvrons, mes collègues députés et moi, quotidiennement, pour freiner cette envolée des prix », a-t-il rassuré tout en ajoutant que les premières victimes des spéculateurs sont les petits fellahs : « Vous êtes injustement accusés de tous les maux. C’est le rôle de notre union d’informer l’opinion publique sur les vrais spéculateurs », dira-t-il aux nombreux agriculteurs présents. Pour sa part, M. Nourri Mohamed, ex-P/APC de la commune de Aïn Bessam et actuel député du FLN, soulignera : « la décennie noire a porté un coup fatal aux agriculteurs et à l’agriculture de manière générale », avant de lancer un message d’optimisme, en déclarant : « Désormais, les années de braise sont dernières nous, le pays a retrouvé sa stabilité. De ce fait, l’agriculture, et le fellah en particulier, doit retrouver sa place, celle de moteur et d’acteur incontournable de l’économie nationale ».

Ramdane B.

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