«Vous devez respecter les délais de réalisation », cette phrase du ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme revenait tel un leitmotiv, jeudi dernier, à l’occasion de la pose de la première pierre du projet de construction de 5 000 logements AADL sur le site de la nouvelle ville de Bouinane dans la wilaya de Blida, dont le délai de réalisation est fixé à 26 mois, selon le bureau d’études chargé du projet.
De plus, Abdelmadjid Teboune a tenu à rassurer qu’»il n’y a plus aucun problème» de manque de matériaux de construction, rappelant que la pénurie du ciment enregistrée ces derniers mois, est due à une très forte spéculation. La production nationale du ciment dépasse les «17 millions de tonnes par an», a-t-il souligné ajoutant que l’entreprise réalisatrice doit également respecter la qualité et les normes de construction en vigueur. Le projet en question constitue, a encore indiqué M. Teboune, la «première étape dans le cadre des nouveaux projets de logements AADL « et sera poursuivie par d’autres projets similaires à Sidi Abdellah et Ouled Fayet, dans la wilaya d’Alger, ainsi qu’à travers plusieurs wilayas. De son côté le ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de la Ville, Amara Benyounés, a souligné que la ville nouvelle de Bouinane, devant être réceptionnée entièrement en 2020, sera dotée de toutes les commodités et équipements nécessaires. «Nous avons décidé d’en finir définitivement avec les cités dortoirs. Les habitants de cette ville bénéficieront de toutes les conditions, comme les salles de sports, les structures de santé les écoles, espaces publics… etc.», a-t-il expliqué. La ville nouvelle de Bouinane s’étend sur une superficie globale de 67 hectares, dont 68,9% sont des terrains publics. Elle devra accueillir 150.000 habitants et la priorité sera accordée aux habitants de la commune, aussi bien en matière de logements que de travail, ont, par ailleurs, souligné les deux ministres. Sur un autre registre, il est utile de mentionner que lors de cette visite sur les lieux, les deux ministres se sont enquis de la véritable situation de ce projet d’envergure, comme le montrent si bien les maquettes, et se sont entendus sur un canevas de travail commun. “Il faut aller vite et faire émerger ce projet du sol», se sont-ils accordés à dire. “Une partie des lieux sera habitable dès l’année 2016», promet M. Teboune, précisant que “pas moins de 32 000 logements seront réalisés dans le cadre de ce projet”. Outre les logements de type AADL et LPP, il est aussi question d’habitat individuel ou encore de logements sociaux (une petite partie), comme indiqué par Amara Benyounès, qui a soutenu pour sa part que “la zone industrielle, qui s’étale sur 80 hectares, doit aussi figurer parmi les priorités”. M. Teboune, quant à lui, abordera la nécessité de libérer l’activité urbanistique et de procéder à la “microzonation”. À noter que la nouvelle ville de Bouinane, selon son plan d’aménagement, est à vocation récréative et sera dotée d’importants équipements scientifiques, sportifs, de jeunesse et de tourisme, ainsi que des logements au profit de 150 000 habitants. Le projet qui comportera des logements collectifs, semi-collectifs et individuels, s’étalera sur une superficie de 2 175 hectares et constituera une véritable bouffée d’oxygène pour les wilayas d’Alger et de Blida. Il inclura les agglomérations de Bouinane, de Mellaha, de Hoceinia et d’Amroussa. Cette dernière signera, d’ailleurs, la concrétisation tant attendue, puisqu’elle sera la première zone habitable en 2016. En attendant, les deux ministres se sont entendus pour tenir, mensuellement, des réunions de coordination et pour procéder à un travail chirurgical, disséquant les composantes de ce projet de façon à déterminer, de manière précise, les avantages et les inconvénients pour chaque quartier, par rapport à ce qu’il y a à greffer. Il est question, par ailleurs, de la réalisation (études achevées) d’une liaison entre Bouinane et Boufarik par chemin de fer, et de bien d’autres commodités, de manière à rendre la région attractive. À la question de savoir si ce sont les entreprises étrangères qui vont réaliser ces logements, M. Teboune répondra par la négative. “Il s’agira de joint-ventures entre des entreprises algériennes et étrangères de différentes nationalités, comme annoncé précédemment”. Et de saisir l’occasion pour expliquer que la tendance gouvernementale va vers la réalisation d’ensembles immobiliers avec tout ce que cela suppose comme aménagement adéquat. Autrement dit, l’Algérie a décidé d’en finir avec les habitats dortoirs et passer, enfin, à des réalisations dignes de ce nom ou du moins décentes. Amara Benyounès, à son tour, est revenu récemment sur le sujet, lors de sa visite à la nouvelle ville de Boughezoul. Il a recommandé d’encourager les investisseurs dans la région, juste pour éviter, justement, que ces ville se transforment en cités-dortoirs, allant jusqu’à suggérer des concessions gratuites et promouvoir ainsi l’activité scientifique et technologique avancée et la production industrielle à haute valeur ajoutée.
Ferhat Zafane

