Le désarroi d’une enseignante

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Pour sensibiliser la direction de l’éducation sur sa situation, une enseignante de langue anglaise a recouru à une grève de la faim, hier.Cette enseignante a, en effet, débuté sa grève de la faim, comme prévue, hier matin. Mais elle l’a interrompue, en milieu de matinée, après avoir été reçue par le directeur de l’éducation de Tizi-Ouzou. Il semblerait que ce dernier lui ait demandé un délai d’une semaine pour pouvoir régler son problème, qui perdure depuis 2011. Sur place, plusieurs dizaines de membres du SATEF sont venus la soutenir. L’enseignante s’est présentée à notre bureau, les larmes aux yeux, au début de la semaine en cours, en compagnie d’une représentante du SATEF. Mme M. L. exerce au CEM Mouloud Feraoun de la ville de Tizi-Ouzou. Bien qu’elle soit diabétique, elle a recouru à une grève de la faim. Selon elle, cette décision a été prise pour exprimer sa colère et son désarroi quant à l’injustice dont elle fait l’objet depuis deux ans. Elle affirme n’avoir perçu que la moitié de ses salaires des mois de juin, juillet, août et septembre 2011. De ce fait, elle réclame le versement de la différence dans les plus brefs délais. « J’ai eu gain de cause au niveau de la chambre administrative. J’ai donc repris mon poste au niveau du CEM Mouloud Feraoun. Mais le souci est que, durant les mois de juin, juillet, août et septembre 2011, je n’ai touché que la moitié de mes salaires. Sachant que j’ai travaillée durant toute cette période. J’ai même des certificats administratifs qui prouvent que j’ai travaillé durant ces quatre mois.». Selon ses dires, elle aurait saisi, par écrit, la direction ainsi que le ministère de l’Education, mais en vain. « A chaque fois que je me déplace au niveau de la direction de l’éducation de Tizi-Ouzou et du ministère, on me répète souvent les mêmes paroles, que ce n’est que mes droits et que je serai régularisée bientôt. Mais il n’y a rien eu de nouveau. Certes, j’ai repris ma place dans l’ancien établissement, depuis janvier 2013, mais je suis toujours sans classe, car la personne qui m’avait remplacée durant toute la période de mutation est toujours là. Alors, depuis, je me présente à l’établissement tous les jours, mais je n’ai ni classe ni élève. Je reste là à ne rien faire, ce que je supporte mal», ajoutera l’enseignante. Elle se dit prête à aller jusqu’au bout pour avoir ses droits. Il est à préciser que cette enseignante est diabétique et qu’une grève de la faim pourrait lui être fatale. « Je n’ai rien fait pour mériter cette injustice, et je suis prête à aller jusqu’à ce que justice soit rendue », a-t-elle conclut. Lors d’un point de presse tenu au niveau du siège du SATEF, hier matin, M. Hand Ouali, coordinateur de wilaya, précisera : « Nous nous sommes déplacés à maintes reprises au niveau de la direction pour tenter de trouver une solution à ce problème. Mais en vain. Les services « paie » et « contentieux » de cette institution se rejettent la balle. Cette gestion catastrophique nous étonne. Au moment où elle ne recevait que la moitié de son salaire, Mme M. L. avait reçue sa prime de rendement en entier. Le chef de service paie, que nous avons rencontré nous a expliqué que le problème ne réside pas à son niveau et qu’il ne fait qu’appliquer les ordres. Mais en ce qui concerne la régularisation des salaires des quatre mois, les deux services se rejettent la balle. Maintenant, nous réclamons à ce que la personne qui a provoqué ce problème soit puni pour ses erreurs ». Selon notre interlocuteur, cette enseignante n’a pas eu d’autres choix que de recourir à ce genre d’action de protestation, dans le but de dénoncer la sourde oreille des autorités concernées. « Cette grève de la faim a été décidée par l’enseignante et non par nous. Le SATEF est là aujourd’hui, uniquement pour la soutenir. Elle a, d’ailleurs, été soutenue même par le directeur de l’éducation, ce matin (hier matin NDLR…), elle nous a fait un compte-rendu de cette rencontre et elle s’est dite satisfaite de ce face à face, raison pour laquelle elle a décidée de mettre fin à son action de grève de la faim. La décision du directeur de l’éducation, quoi qu’elle ne soit que verbale pour le moment, est de lui accorder un délai d’une semaine pour régler son problème. Maintenant, wait and see », a-t-il dit.

Samira Bouabdellah

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