Ces mères d’honneur qui fouillent dans les déchets des marchés…

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Durant ce mois de Ramadhan, les marchés hebdomadaires sont pris d’assauts par des centaines de citoyens pour s’approvisionner en fruits et légumes, viandes et autres victuailles pour la table du f’tour. Paradoxalement à cette frénésie de certaines catégories sociales, d’autres mères et pères de familles pauvres se ruent aussi vers ces lieux, mais c’est pour fouiner dans les restes jetés, en quête de quelques déchets de fruits, légumes à encore une face potable. Il suffit de faire une virée dans les marchés d’Iheddaden et Taâssessat, au chef-lieu de wilaya, ou encore à Sidi Aïch, El Kseur ou Souk El Tenine, pour en faire cet amer constat. Sur place, on remarquera de visu la paupérisation galopante à laquelle est réduite une certaine catégorie de la population. Ces dernières années, le phénomène gagne de plus en plus du terrain, et des milliers de familles se retrouvent réduites à la misère. Cette catégorie de démunis est généralement constituée de familles nombreuses dont les chefs sont contraints de se suffir de l’allocation forfaitaire de solidarité (AFS) de 3000 DA/mois, octroyée aux handicapés et certaines catégories d’indemnisés. Le « spectacle » est pitoyable mais malheureusement réel : Des mères de famille s’affairent quasiment au quotidien à la fin des marchés généralement à collecter des restes avariés, impropres à la consommation, les nettoyer et les fourrer dans leurs paniers, en vue de la préparation du f’tour. Parfois, c’est carrément les poubelles qui sont remuées, en quête de la moindre bouchée de nourriture.  Une image qui contraste mal avec les réserves de change dont se prévaut le pays. Et remet peut-être en cause ces chaînes de solidarités évoquées ici et là particulièrement en période de Ramadhan. Les aides, toutes les aides, arrivent-elles aux vrais nécessiteux ? Pas si sûr ! En témoignent d’ailleurs ces tiraillements entre les élus qui suivent l’établissement des listes des bénéficiaires. Et ce n’est malheureusement pas propre à une localité en particulier. Les exemples sont légions. Tout comme ces conflits à relents de scandales qui éclaboussent la gestion des sections locales des institutions nationales à vocation humanitaire telle que le croissant rouge… Ca ne dégage pas vraiment une situation saine qui cadre avec la mission caritative censée être la sienne. Des grondements dans une association de solidarité ou de bienfaisance sous entendent malheureusement détournements…sur le dos notamment de ces mère qui ramassent leur f’tour dans les restes du marché d’Iheddaden !      

B. R.

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