Une artiste qui a tout d’une grande

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Elle a la grâce des pas, la maîtrise gestuelle grâce à un mouvement du corps répondant à une intelligente création. Cette gazelle qui a grandi au milieu des trappeurs a subjugué, jeudi soir, le public algérois par le superbe spectacle qu’elle a offert à la salle Ibn Khaldoun.Elle n’a peut être pas encore le titre d’une diva, mais, à la fleur de l’âge, l’artiste Lynda Thalie a tout d’une grande. Dès son apparition sur la scène, elle se fait convoquer par les rythmiques des instruments musicaux et investit la scène pour assouvir le désir de l’assistance qui la réclame inlassablement.Une silhouette mince, cheveux mi-longs bouclés et auburns. Dés que l’on oriente les projecteurs sur elle, on remarque un foulard marron pailleté de doré qui entoure ses hanches et enjolive sa robe. Elle entame, pieds nus, le concert par un titre qui s’intitule « Ma vie », et grâce auquel, elle rend hommage aux femmes algériennes soumises. C’est du jamais vu dans l’histoire de la chanson algérienne, Lynda donnera un spectacle haut de gamme où elle concorde des chants et des danses ancestrales de style orientalo-occidental et les met en œuvre dans une parfaite maîtrise. Elle s’engage entièrement et volontairement à séduire l’assistance, au point où l’on oublie de l’acclamer, jusqu’à qu’elle le réclame avec humour. Le public est resté silencieux pour mieux apprécier sa présence et sa voix.Elle a chanté également  » Mal hbibi malou « , une chanson de feue Fadila D’ziria, la grande dame de la chanson algéroise. Lynda l’avait chantée, aussi bien mais d’une autre manière, où elle présente le prélude avant de s’envoler lyriquement, par la suite, dans sa propre adaptation moderne. Dans cette chanson, comme dans toutes celles qui suivront, l’artiste assemble les deux cultures, algéro-canadienne pour en faire sa propre identité.D’une voix veloutée, douce et profonde, accompagnée à peine des tons musicaux exécutés par son orchestre, elle interprète Natacha Atlas dans « Mon amie la rose ».L’agéro-canadienne a eu ce soir là, la chance et le bonheur d’être accompagnée, exceptionnellement du “maître” Mokhtari, un violoniste de taille qui a accompagné plusieurs artistes de renom. Les autres membres de l’orchestre sont tous des musiciens de nationalité canadienne.Le spectacle se termine en beauté lorsque Lynda Thalie, drape son corps du drapeau algérien et chante « Dari » ou « Ma maison ». Cette artiste a vraiment tout d’une grande. Lynda est née en Algérie et a vécu au Canada. Elle était encore enfant lorsqu’elle a quitté son pays natal, où l’amour pour l’art était né en elle. Elle a suivi une formation académique dans le chant andalou. Même si elle n’a pas eu la chance de poursuivre son cursus dans son pays d’origine, elle sera découverte par un artiste canadien, Patrick Cameroun, qui demeure son manager, jusqu’à ce jour. Lynda Thalie est déjà venue en juin dernier en Algérie après une très longue absence, suite à l’invitation de Nedjma, l’opérateur multimédia de la téléphonie mobile pour donner un concert au Casif de Sidi Fredj. Le rendez-vous du jeudi s’inscrit dans le cadre de la célébration du 40 ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre le Canada et l’Algérie. A cet effet, Lynda a été invitée par l’ambassade du Canada à Alger pour fêter l’événement dont la recette sera versée aux enfants d’SOS village d’enfants de Draria. Belle voix, mais aussi généreuse, la Thalie.

Fazila Boulahbal

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