Ce qui risque de retarder le projet

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Proposé par la défunte commission mixte (élus/administration), depuis maintenant plus de sept ans, le projet de la pénétrante autoroutière Béjaïa/autoroute Est-ouest bute toujours sur des écueils, tel le manque avéré d’agrégats, donnant du fil à retordre à l’agence nationale des autoroutes (maître de l’ouvrage) et, par ricochet, à la  direction des travaux publics de Béjaïa, qui ne va certainement pas chômer pour mener à bon port le projet. 

Ainsi, après avoir accompagné le groupe chinois CRCC, dans l’installation de quelques bases de vie, la même direction s’atèle, désormais, à établir des arrêtés d’expropriation, afin de permettre à la même entreprise de travailler dans de bonnes conditions et livrer le projet dans les délais impartis (30 mois). Sur  ce  registre, ce sont quelques 810 milliards de centimes qui ont été débloqués par le trésor public pour le dédommagement des propriétaires des terres et des maisons touchées par le tracé de la pénétrante, ainsi que les déplacements des réseaux électriques, téléphoniques, d’AEP, etc. La direction des travaux publics de Béjaïa, ne voulant pas rééditer les atermoiements de la commission des marchés, confinée dans un black-out  total pendant plus d’une année avant de libérer le marché a pris les devants en rendant publiques des listes d’expropriés dans dix communes, en se basant sur des relevés topographiques, établis par quatre géologues, qui, du reste, connaîtront des liftings en cas d’omission, pour un dénouement heureux des problèmes liés à l’expropriation des espaces touchés par la pénétrante. En ce qui concerne la disponibilité des agrégats, un cadre de la direction de l’énergie et des mines assure que les contraintes liées au manque de matériaux nécessaires à la réalisation de ce projet structurant sont en passe d’être levées. Ceci avant que des citoyens de la commune d’Akbou n’investissent la voie publique pour réclamer la fermeture de trois carrières dans leur région, remettant, du coup, le stress du manque d’agrégats sur le tapis !  

D’une importance capitale, la pénétrante est conçue pour désengorger le port de Béjaïa, considéré le 2e plus important en Algérie. Bénéficieront aussi des bienfaits de cette pénétrante, les entreprises économiques du tissus industriel de la vallée de la Soummam, notamment les zones d’activité d’El-Kseur et d’Akbou, du fait que la RN 26, qui traverse plusieurs villes, ne peut répondre à ce besoin pressant de développement économique  de la région. Preuves en sont les encombrements récurrents qui se forment au niveau des grands centres urbains comme Sidi Aïch, Ouzellaguen ou Akbou, faisant perdre du temps aux transporteurs, en plus des risques d’accidents latents, vu l’étroitesse de la chaussée, à double sens et mal entretenue. La pénétrante formera deux droites parallèles avec l’oued Soummam qu’elle longera de bout en bout, comme elle desservira 5 villes à savoir : Tazmalt, Akbou, Sidi Aïch, El-Kseur et Béjaïa. Elle reliera, sur une longueur de 100 kilomètre avec deux voies en double sens, la ville de Béjaïa à l’autoroute Est-Ouest dont le branchement est  prévu, à Afnif, dans la wilaya de Bouira. Le projet comportera une centaine d’ouvrages, dont les plus importants sont le tunnel prévu à Sidi Aïch et le viaduc à Akbou. Le projet en question, dont l’étude a été confiée au début de l’année 2010 au bureau d’études sud coréen Kyong dong pour une somme de 198 millions de dinars, n’a démarré après moult  atermoiements, qu’en avril dernier, à la faveur de la venue du Premier ministre à Béjaïa.  Pour rappel, des dépenses préliminaires avaient  été engagées dans le cadre de ce projet, dont l’appel d’offres avait été lancé en 2009 et l’avis d’attribution provisoire du marché paru dans la presse en février 2010. Depuis, ce fût le black-out total jusqu’au 28 avril 2011, jour où la commission nationale des marchés a visé l’étude de ce projet. Chose  qui a fait perdre espoir à la population et aux responsables locaux aussi, jusqu’en avril 2013, à la faveur de la venue du Premier ministre à Béjaïa. Jusqu’au jour d’aujourd’hui, ce sont 21 kilomètres qui ont été ouverts par les deux entreprises en charge du projet, Sapta et CRCC, entre Amizour et Timezrit. 

F.A.B.

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