Le président de la fédération des artisans, affiliée à l’union générale des commerçants et artisans algériens, UGCAA, M. Yassi Réda, a mis en avant, hier, à Alger, la nécessité de promouvoir davantage ce secteur, afin de sauver les métiers qui sont en voie de disparition au niveau national. «La majorité des métiers de l’artisanat, à l’instar de la sculpture, la gravure sur cuivre, le textile dont une seule femme seulement l’exerce au niveau de la capitale, sont en voie de disparition. Si les responsables n’accordent pas plus d’importance à ce secteur, on verra, dans quelques années, la disparition totale de tous les métiers », a affirmé M. Yassi. Et d’ajouter : « Plus d’une centaine d’artisans ont délaissé leurs métiers, car ils ne peuvent plus payer les charges fiscales, ni la CASNOS ». Pour notre interlocuteur, cette situation est due également au manque de matière première, notamment le cuivre. « Avant, les autorités offrent cette matière à des prix raisonnables pour les artisans, mais maintenant elle se fait de plus en plus rare. De plus, elle est proposée à des prix qui crachent le feu », indique-t-il. Le manque du matériel est également parmi les causes qui poussent les artisans à abandonner ce métier, puisque cela les empêche à exercer convenablement leurs professions et à former les jeunes afin de préserver ces professions, selon le syndicaliste qui estime, par ailleurs, que « la négligence et l’absence du suivi par les responsables concernés dégradent davantage les métiers de l’artisanat au niveau national ». Notre interlocuteur n’a pas manqué de remettre en cause la culture de consommation des citoyens qui n’encourage pas les produits de l’artisanat nationale. « La commercialisation est un facteur très important dans la sauvegarde du secteur de l’artisanat», a-t-il confirmé. Face à cet état de fait, la même organisation syndicale, récemment créée, compte soulever une série de propositions au ministère de la Formation et de l’Enseignement Professionnels, afin de donner un coup de pousse à ce secteur. Trois principales problématiques ont été mises en avant par le même responsable, à savoir la formation, la mise à niveau et la commercialisation. « On va se réunir, prochainement, avec les représentants du ministère, afin de se débattre des solutions à mettre en place pour faire revivre les métiers de l’artisanat », a-t-il fait savoir, en faisant état d’une convention qui sera signée, dans les jours qui viennent, avec le département de Nouredine Bedoui concernant la formation.
Samira Saïdj
