C’est une première dans la wilaya de Béjaïa. Des élus et des citoyens, côte à côte, dans la rue ! Des dizaines d’habitants accompagnés d’élus des communes de Timezrit, de Fenaia et de Tifra, ont procédé hier matin, à la fermeture de la RN26 au niveau du village agricole de Timezrit.
«La route ne sera rouverte à la circulation que lorsqu’une délégation officielle, qui se rendera sur place, donnera des assurances fermes quant à la satisfaction des revendications de la population », déclare le P/APC de Timezrit. Par leur action de rue, les nombreux manifestants et les élus de plusieurs communes, dénoncent « les mauvaises conditions de vie de la population qui réclame l’octroi de budgets conséquents aux communes, l’entretien des routes, du réseau de l’AEP, et de l’assainissement ». D’ailleurs la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de la colère des habitants et des élus de la commune de Timezrit et des communes limitrophes, est, d’après les contestataires, l’état de la route de Sidi Ayad. Route longue de 2 kms 600 qui va de Timezrit à Sidi Ayad. Sa dernière réfection remonte à 22 ans. Tout son goudron est parti et elle n’est plus praticable. Et au lieu de procéder à sa réfection dans les meilleurs délais, martèlent les habitants et les élus de la région, les services concernés tergiversent et trouvent des subterfuges pour ne pas entamer les travaux. Selon une source locale, des dizaines d’habitants de la commune de Timezrit ont déjà fermé dans la matinée d’avant-hier, le siège de la daïra pour faire valoir leur revendication, avant d’investir, dans l’après-midi du même jour, la RN26 à hauteur du village agricole, mais sans résultat. La même source précise qu’une délégation de la DTP de Béjaïa s’est rendue sur les lieux pour calmer les esprits et engager un dialogue avec les protestataires, mais la rencontre, poursuit notre source, s’est terminée en queue de poisson suite au refus des émissaires de la direction des Travaux Publics de signer un engagement écrit portant « la satisfaction séance tenante de leur revendication, à savoir l’engagement des travaux de la route reliant Timezrit à Sidi Ayad sans tarder ». La RN26 qui est emprunté chaque matin, par des milliers de véhicules venant de toute la vallée de la Soummam, est fermée, précisent les protestataires vers l’entrée de Fenaia et dans le sens d’El Kseur et de Béjaïa. L’on imagine, donc, la colère des milliers d’automobilistes et de voyageurs qui doivent se rendre des villes du couloir de la Soummam à Béjaïa pour leur travail ou pour les papiers administratifs, ou de Béjaïa vers Alger pour diverses raisons. Les blocages de routes qui sont devenus monnaie courante, ces dernières années à Béjaïa, sont cependant et de l’avis général, le seul langage que comprennent et à auquel répondent les autorités. Selon certains citoyens, les blocages de routes et les fermetures des sièges des APC et autres administrations, ont remplacé depuis belle lurette, les réclamations écrites et les audiences accordées par les responsables.
B. Mouhoub.

